Quatuor suédois formé à Stockholm en 2008 autour du vocaliste Jonas A. Holmberg et du batteur Johan Nordlund, This Gift Is A Curse avait la chance de pouvoir enregistrer son tout premier EP au Sunlight Studio avec Tomas Skogsberg pour un rendu déjà intéressant combinant hardcore, sludge et black metal avec des interludes ambient et drone donnant à la musique une atmosphère occulte.


Ce sont ces mêmes éléments que l’on retrouve sur ce nouvel album du groupe, mais avec un son à mon avis bien meilleur que sur leur premier album – pourtant enregistré avec le même producteur, Magbjork. Il est d’une puissance assez phénoménale, ce qui va très bien avec la musique proposée.
Sur le split qu’ils ont sorti en début d’année avec le groupe Hexis, leur partie est très représentative de ce qu’on peut entendre sur cet album, notamment niveau production. On a l’impression que le morceau est issu des mêmes sessions d’enregistrement.


All Hail The Swinelord commence en force avec deux morceaux bien rentre-dedans, qui vont sans doute rebuter les amateurs de hardcore plus aérien et plus posé, mais qui ont le mérite de nous faire rentrer dans le vif du sujet rapidement.
Ces deux morceaux s’avèrent finalement assez trompeurs sur la marchandise, étant donné qu’il s’agit des deux morceaux les plus violents du disque. L’album se construit plus calmement par la suite, notamment avec un interlude drone/ambient et ritualiste à la fin de Rites (ça ne s’invente pas).
XI: For I Am The Fire est déjà plus posé et plus varié, avec ces fameux chœurs en fond qui vont de pair avec des riffs plus aériens et mélodiques, après le chaos plein de larsens et de riffs atonaux qui précédait.


La partie black metal s’intègre parfaitement au tout, il s’agit à mon avis un peu plus qu’une simple « tendance blackened », qu’on retrouve par exemple chez des groupes comme Cowards. Il y a des riffs trémolos typiques du black atmosphérique par exemple et même certaines accélérations comme au début de We Use Your Dead… font très black metal. Le chant, quant à lui, reste linéaire et typiquement hardcore, ultra saturé. Sur le dernier morceau, le vocaliste se hasarde à chanter en clair, pour un rendu mitigé ; mais la parfaite construction et le riffing accrocheur du morceau sauvent la mise haut la main.


Pour quelqu’un peu connaisseur en hardcore, sludge et post comme moi, qui par-dessus le marché apprécie surtout le hardcore pour sa violence primaire, ce disque a énormément de qualités. La parfaite intégration des éléments black, l’ambiance occulte dense qui règne sur ce disque sont autant d’atouts supplémentaires pour me le faire apprécier.
Ce qu'ils ont fait de mieux à ce jour, sans conteste.


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Man_Gaut
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le 15 déc. 2015

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Man Gaut

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