Comme depuis longtemps déjà le dernier moby comprend des morceaux très différents ce qui rends l'écoute en entier quelque peu irrégulière. Moby évite de se vendre de quelque manière que ce soit et a bien encore en lui des éclairs d'inspiration qui surgissent dans les morceaux les plus brillants du lot. Par contre parfois les morceaux stagnent ou sonnent excessivement comme ce qu'il faisait (bien) dans les années 90. Heureusement, dans cet opus, il y a quand même plus d'éclats que de redites. et All visible objects comprend plusieurs passages capables de restaurer la confiance en l'auteur, tout en faisant référence aux succès passés. C'est le cas du très bon titre d'ouverture battante "Morningside", qui laisse place au magnifique "My Only Love", le meilleur du lot et où Moby démontre une fois de plus sa capacité à illuminer sa musique demi-temps passionnants et élégants. On retrouve ce genre de temps forts avec "One Last Time" et les dix minutes de "Too Much Change". L'éthéré «Forever», «Tecie» ou le classique «Separation» sont plutôt réussis également, mais je me serai bien passé du«Power Is Taken» ou du pompeux «Rise Up In Love» . L'album passe indistinctement de musique d'ambiance (d'ascenseur?)à la techno, au piano, à la house et parfois à quelque chose de plus pop, avec le soutien fréquent des voix d'invités - avec une préférence pour les voix féminines . Bien qu'il laisse une certaine impression de déjà vu 'All Visible Objects' (Mute, 2020) est quand même un bon album, sûrement le plus solide du musicien depuis longtemps et je préfère retrouver ce genre d'œuvre tout à fait acceptable de cet artiste autrefois brillant que me résoudre à son silence. S'il n'est plus dans ses années de gloire, Moby est toujours capable de proposer de la qualité.