Pour peu que l’on ai plus ou moins 30 printemps derrière soi, comment ne pas se souvenir du brillant producteur de musique électronique Moby à son heure de gloire en 1999 lors de la sorti de son album Play ?
Depuis, Richard Melville a été très prolifique en ne sortant pas moins qu'une dizaine d’albums, passant de l’alternative rock à l’ambient, et en écrivant 2 mémoires. Dans le premier livre sorti en 2016, Porcelain, il décrit son ascension jusqu’à l’album mentionné plus tôt, alors que dans le deuxième, Then It Fell Apart, il fait écho à sa progressive descente aux enfers depuis.
Si je m'attarde sur ce point en introduction c’est que All Visible Objects semble porter tous les stigmates de cette chute.
La première chose frappante lors de l’écoute de ce nouvel opus est la gratuité avec laquelle Moby tente de forcer les émotions chez son auditoire.
On commence avec une succession de références simpliste et maladroite à la musique dance des années 90 avec ‘Morningside’, ‘Refuge’ et ‘Power Is Taken’. S'en suit de la house downtempo qui tente de reproduire la magie de 'Porcelain' en vain (‘One Last Time’, ‘Rise Up In Love’). Et enfin, des morceaux de piano larmoyant qui donne l’impression de nous crier “vous allez finir par pleurer bordel de merde!?" (‘Too Much Change’, ’Separation’).
Vous l’aurez compris, la subtilité n’est pas le fort de Then It Fell Apart.
Les morceaux qui se veulent d’inspiration ‘classique’ sont long et laborieux (8 minutes en moyenne par morceau pour les 4 derniers tout de même) et les sons ‘clubs’ sont très pauvre en terme de structure et de sample tout en étant extrêmement répétitif et sans pour autant nous transporter - tant les ficelles utilisées sont audible.
Faire un album principalement 90’s par nostalgie pour une certaine époque musicale n’a rien de négatif en soit, mais le faire intelligemment en apportant sa pierre à l’édifice est le minimum requis. Et après une carrière d’une trentaine d'années et plus de 15 albums à son actif, c’est le moins que l’on aurait pu attendre du monsieur.
Aussi déplaisant que ce mot puisse être, ‘has been’ est vraiment le descriptif qui semble de mise ici. On est également très loin de l’introspection que l’on aurait pu espérer de l’artiste… J’en suis d’autant plus désolé que l’on ne tire pas sur un homme à terre.
Si vous ne devez écouter que 3 morceaux : 'Power Is Taken', 'Too Much Change' et... Sinon, vous pouvez toujours retourner écouter 'Porcelain', 'Flower' et 'Natural Blues' sur l'excellent Play.