Un album pas idiot du tout
American Idiot est un album concept de Green Day, groupe rock US (même s'ils aiment à se définir comme "punk" ils ne le sont clairement pas, mais pas du tout même...et tant mieux!). Le plus gros succès du XXIème siècle (plus de 20 millions de copies vendues).
Pourquoi "concept"? Le disque raconte à travers ses titres l'histoire de "Jesus of Suburbia" (le Jesus des banlieues). Un jeune homme mal dans sa peau, qui n'aime pas sa vie. Il quitte le domicile familial et part pour la ville. Là bas il rencontre "Saint Jimmy", une sorte de gourou punk toxico qui devient son alter ego. Jesus/Jimmy découvre la drogue et rencontre une fille "Whatsername". Ils se séparent, Saint Jimmy meurt et Jesus fait sa vie. Il bosse, vit seul et finit par rentrer chez lui où il vit avec les souvenirs de sa relation avec Whatsername.
L'histoire commence avec la chanson "Jesus of Suburbia" divisée en cinq morceaux. En fait ça tient plus du medley que d'un vrai long titre. C'est une vraie réussite. Le son de Green Day y est simple (comme sur quasiment tout l'album d'ailleurs) mais efficace. Le groupe variant le rythme régulièrement. L'excellente "boulevard of broken dream" continue l'histoire en parlant de la solitude que l'on peut supposer être celle de Jesus. "Saint Jimmy" introduit le double de Jesus dans un rock nerveux et rapide, peut être un peu simpliste. "Give me novocaine" c'est Jimmy qui fait découvrir à Jesus les joies de la drogue. Ballade aux accents rock. Simple mais charmant. Ensuite on a la quadrilogie Whatsername : "she's a rebel", "extraordinnary girl", "letterbomb" et "wake me up when september ends". Passons rapidement "she's a rebel" et "letterbomb" qui sont des titres rocks punkisants sans grand intérêt. En revanche "extraordinnary girl" est surement un des titres du disque les plus recherchés musicalement avec sa guitare orientalisante. "Wake me up" est géniale car elle a un triple sens : 1/elle peut parler de la séparation de Jesus avec Whatsername, 2/elle évoque la mort du père du chanteur Billie Joe Armstrong, 3/elle peut évoquer le 11 septembre ("prévenez moi quand on en aura fini avec le 11 septembre et ses conséquences en terme de souffrance psychologique, de guerre et de privation de liberté"). "Homecoming" annonce le retour de Jesus chez lui dans un nouveau medley de 9 minutes. Plus hétéroclite musicalement parlant mais moins bon que le premier. La dernière chanson "whatsername" sonne comme le générique de fin d'un film. Pas brillante mais conclusion assez intelligente. Dans cet enchainement de titres, porteur de l'histoire et du concept du disque, deux titres apparaissent comme des intrus : "american idiot" et "holiday". Ces deux titres sont des critiques de l'Amérique de Bush (Amérique des médias et de la guerre). Elles n'ont aucun rapport direct avec l'histoire de Jesus of Suburbia. Si elles sont loin d'être dégueux, surtout holiday, leurs paroles sont un peu floues et fourre-tout. Elles ne collent pas à l'ensemble.
J'adore les albums concept. J'aime quand un groupe se casse la tête pour pondre une histoire ou développer une idée au long des titres qui composent le disque. L'American Idiot de Green Day est une réussite. Certes les chansons sonnent parfois "ado attardé", il y a quelques titres faibles et le groupe semble assez limité dans l'utilisation de leurs instruments (logique pour un groupe revendiquant sa punk attitude). Néanmoins le groupe arrive a créer de véritables hymnes comme "boulevard of broken dreams", "wake me up" ou "Jesus of Suburbia" grâce à des cassures de rythmes, une batterie ultra présente, un jeu de guitare nerveux et une énergie extraordinaire. Et surtout leur histoire est tenue de bout en bout et fonctionne vachement bien.
Je ne connais pas vraiment la discographie de Green Day mais ce que je sais c'est que cet album est un excellent album rock et surement une pièce marquante de la carrière du groupe.
Loin d'être des idiots ces mecs...
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