Ce nouvel album de Crystal Castles avait pour mission première de nous faire oublier Alice Glass... autant vous dire que ce n'est pas gagné.
Déjà parce que la nouvelle chanteuse Edith Frances ne fait office que de remplaçante ; elle n'apporte rien de neuf à Crystal Castles et sa voix (pourtant de teinte différente) est noyée dans les effets habituels du producteur/compositeur Ethan Kath. En gros, en voulant nous faire croire qu'on a pas besoin d'Alice pour faire du Crystal Castles, on fait du Crystal Castles comme si Alice était là. Résultat, le groupe n'évolue pas, on a le droit au son électrique habituel... Enfin, les plus pointilleux pointeront éventuellement un beat plus trap de temps à autres, des airs de Die Antwoord parfois même, mais c'est tout...
Ce qui est d'autant plus inquiétant, c'est le peu d'inspiration qui semble ressortir de l'album, qui ne semble être là que pour faire du bruit, avec les quelques effets électroniques habituels. Amnesty (I) est très court et de ces 12 pistes, il n y a que le charcutage vocal mélodique de "Kept" qui m'est resté (et on a aussi déjà entendu ça avant). Les pistes s'enchaînent d'une manière assez aléatoire et si ça se veut percutant dans la prod', ça ne l'est pas en matière de composition : tout est oubliable comme si cela avait été bâti sur les cendres de Crystal Castles et qu'il nous restait à écouter plus que les spectres.
Peut-être en effet que le projet a perdu de son âme... Je ne dis pas qu'Alice était à elle seule cette âme mais que la fusion, la complicité entre elle et Ethan formait l'esprit même de Crystal Castles. Avec Amnesty (I), Ethan semble avoir perdu la connexion et nous, un duo qui aura marqué seulement un temps notre génération, comme tout dans cette ère de l'éphémère.