"Is everybody in... the ceremony is about to begin"
An American Prayer, n'est pas un album comme les autres... et ne s'écoute de ce fait pas comme les restants albums des Doors. Au début des années 70, ravagé par les excès d'une ascension fulgurante, fatigué de la presse à scandales et de ses multiples passages devant les tribunaux, Jim Morrison se réfugie dans les studios pour se tourner vers sa première vocation (l'écriture) et immortaliser quelques poèmes et autres écrits sur bande... Après sa disparition en 1971, les membres orphelins des Doors utilisent la voix et les récits de Jim comme base pour en faire un dernier album, un dernier hommage... La tâche est difficile et complètement expérimentale compte tenu des moyens techniques de l'époque et de la perte artistique que représente l'absence de Jim. Pour la petite histoire, les membres devront attendre l'évolution des techniques d'enregistrement et de mixage, plusieurs années donc avant de pouvoir finaliser ce projet en 1978. Le résultat est étonnant, car à défaut de présence physique, c'est le spectre de Jim Morrison qui prend place et plane tout au long de cette ultime prière américaine...
Les premiers morceaux "Awake" avec ses phrases d'exhortations ("Tout le monde est là? La cérémonie va commencer...") et "Ghost Song" (chanson fantôme) annoncent d'emblée une cérémonie funèbre ou plutôt une célébration de la vie et de l'oeuvre de l'artiste. À l'écoute de cet album, une question récurrente se pose: Jim Morrison avait-il deviné sa fin proche en laissant derrière lui ces enregistrements? Nul ne le saura jamais, mais le morceau de fin, la magnifique reprise de l'Adagio d'Albinoni sur les vers de "Feast of friends" servira de réconfort à toute la communauté endeuillée par la perte de James Douglas Morrison, poète, écrivain, parolier et chanteur du groupe The Doors.
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