Angst in My Pants
7.3
Angst in My Pants

Album de Sparks (1982)

Les frères Mael nous ont manqués ! A eux deux, sans que personne ne le sache, ils ont révolutionné la pop, on dit d'ailleurs souvent, en blaguant, que Sparks est "le groupe préféré de votre groupe préféré", et c'est bien vrai! Nous avions déjà abordé ensemble leur mythique cru de 1974, Kimono My House, très très bon, très très glam. Seulement Sparks a aussi eu une carrière assez prolifique dans les années 80, et c'est de Angst In My Pants que nous allons parler, sorti le 29 mars 1982 chez Atlantic.


1979, Sparks sort un album qui va redynamiser leur carrière, en certaine stagnation après les inégaux Big Beat en 1976 et Introducing en 1977. Le disque se nomme N°1 In Heaven, et c'est au sens de beaucoup le premier album de synth-pop jamais enregistré. Produits par Giorgio Moroder, les frères Mael donnent un nouveau sens à leur musique, ils ont trouvé un nouveau son, beaucoup plus basé sur les synthétiseurs de Ron, l'aîné de la fratrie.


Ils sortent le curieux Terminal Jive en 1980, tentative de refaire N°1 In Heaven sans Moroder. Cet album est unanimement désavoué par la communauté, comportant tout de même quelques bonnes chansons comme "Young Girls" ou le hit français "When I'm With You", qui créera à jamais un lien spécial entre Sparks et l'Hexagone. Arrive ensuite l'excellent Whomp That Sucker, qui marque un retour au rock après les pérégrinations synth-pop de N°1 In Heaven et Terminal Jive. Whomp [...] marque le retour d'un backing band pour Sparks, composé des membres du groupe Bates Motel, ils travailleront ensemble jusqu'en 1986. Cet élément est important puisqu'Angst In My Pants est dans la continuité totale de Whomp That Sucker, dans un style très synth-rock.


L'album, produit par Reinhold Mack (qui collaborera aussi avec Queen, le Electric Light Orchestra et Elton John) et enregistré à Munich aux mythiques studios Musicland de Giorgio Moroder, est très réussi dans son genre, le genre Sparks! Il égale au moins son prédécesseur et est sans doute l'album des eighties le plus marquant du duo. Il comporte deux classiques, "I Predict", reprenant cette formule déjà trouvée pour "Funny Face" et "When I'm With You", assez arena rock, avec des refrains à reprendre en chœur, et la chanson-titre "Angst In My Pants" qui est la véritable réussite de ce disque, titre traitant de l'impuissance sexuelle masculine de manière ironique ("Noeud Dans Le Froc" est une traduction possible, assez explicite). Cet hymne synthétique est tout ce qu'il y a de plus marquant, c'est d'ailleurs ma chanson préférée de l'album.


Le reste du disque est très bon également, le slow "Sherlock Holmes", les très énervés "Nicotina", "Mickey Mouse" et "Moustache", les curiosités "Eaten By The Monster Of Love" ou "Tarzan And Jane", et même la douceur inattendue au amusant-apaisant synthé, "Instant Weight Loss". On pourrait cependant lui reprocher ,en poussant le bouchon, le fait que le disque reste toujours dans la même teinte, ne se renouvelle pas trop...


Néanmoins je ne trouve pas cela gênant, même plutôt agréable. Tout est rattrapé en tout cas par les exceptionnelles poussées vocales de Russell, et les textes toujours très amusants et mordants de son Ron de frère. C'est pour cette raison, je pense, que Sparks n'a jamais ou rarement été pris au sérieux, parce qu'ils sont putain d'hilarants ! Lisez les paroles de "Tarzan And Jane" ou de "I Predict" si vous ne me croyez pas !


Enfin, comment ne pas parler de cette incroyable pochette ? Comme je l'ai dit juste avant, Ron et Russell Mael sont très drôles, et cette couverture le prouve. Russell en dandy, costume pailleté, et Ron, avec sa sempiternelle moustache en brosse, en jeune épouse plus que convaincante. Elle est dans mon top des meilleures pochettes de l'histoire (les pochettes de Sparks sont toujours très belles et amusantes ceci dit), tout simplement, je l'adore !


Bref, Angst In My Pants, très bel album de synth-rock à la sublime pochette n'ayant pourtant pas connu le succès à sa sortie. C'est pourtant je pense le meilleur album ( à égalité avec Whomp That Sucker) de Sparks pendant les eighties, mais bon, en tant que fan, je ne considère pas qu'il y ait de mauvais album du duo, juste des très bons, des bons, et des plus moyens.


Sparks rempilera dès l'année suivante avec le plus mineur In Outer Space, comportant le hit "Cool Places".


Angst In My Pants, the finest wedding we've ever seen !


Angst In My Pants, full album


"Angst In My Pants", the song :)


Lien vers ma chronique de Kimono My House

lyons_pride_
8
Écrit par

Créée

le 3 mars 2022

Critique lue 48 fois

1 j'aime

lyons_pride_

Écrit par

Critique lue 48 fois

1

D'autres avis sur Angst in My Pants

Angst in My Pants
lyons_pride_
8

Nœud Dans L'Froc

Les frères Mael nous ont manqués ! A eux deux, sans que personne ne le sache, ils ont révolutionné la pop, on dit d'ailleurs souvent, en blaguant, que Sparks est "le groupe préféré de votre groupe...

le 3 mars 2022

1 j'aime

Angst in My Pants
GuillaumeL666
8

C'est rigolo et ça sonne bien, que demander de plus ?

Les Sparks sont très productifs, alors forcément leur carrière connait des hauts et des bas, surtout qu'ils ont souvent envie de se renouveler et que cette prise de risque régulière ne porte pas...

le 30 déc. 2021

1 j'aime

Du même critique

Station to Station
lyons_pride_
10

Throwing darts in lover's eyes

53 kilos, régime à la coke, aux poivrons et au lait, croyant voir des fantômes venus de la part des Rolling Stones dans sa grande villa de L.A., voilà à quoi ressemble le David Bowie de 1975...

le 13 déc. 2021

6 j'aime

2

Tout va sauter
lyons_pride_
9

Nos Allures Sages

Couple culte et pourtant méconnu, Elli & Jacno représentent un des sommets de la nouvelle pop française. Icônes de classe, reconnus par bien de nos contemporains (comment ne pas citer ce cher...

le 27 déc. 2022

5 j'aime

Odyssée (EP)
lyons_pride_
10

L'Exubérance Impériale

L'Impératrice est une formation assez fascinante, une des plus originales de la scène pop actuelle en France. J'ai déjà chroniqué leur deux albums, Matahari et TakoTsubo, mais il ne faut pas oublier...

le 16 juin 2022

5 j'aime