Si la musique de Purity Ring pouvait encore passer pour novatrice il y a trois années de ça, autant dire qu'aujourd'hui, leur style particulier de Dreampop marié à la Trap s'est totalement fondu dans la masse. On aura donc du mal à différencier leurs productions de celles offertes pour des chanteuses mainstream comme Iggy Azalea. C'est le cas de ce second essai, qui outre les arrangements millimétrés, presque insupportables, arrive parfois à s'en sortir grace à ses compositions atmosphériques.
De ce point de vue, c'est à mon avis "Bodyache" qui sort du lot, la voix de Megan James transcendant la beauté de cet arpeggiator mélancolique. Pour les autres amateurs d'Electropop moderne, vous trouverez sûrement votre bonheur sous la masse d'effets numériques dont est composé "Another Eternity". Car finalement, outre la production, on profite rarement de belles mélodies vocales, le duo choisissant la facilité de répéter le titre sur le refrain ou d'envoyer un son électro tapageur qui devraient rendre leurs concerts dignes d'une ambiance de boîte de nuit.
Comme je le dis souvent pour ce type d'album, pourquoi ne pas écouter si vous supportez la prod', faites votre marché et choisissez les fruits qui vous semblent les plus mûrs (beaucoup semblent apprécier "Begin again" par exemple). Mais pas trop car vous risquez l'indigestion. Le marché du Mainstream croise de plus en plus souvent celui de l'Indie, il sera donc de plus en plus difficile de discerner les deux, et c'est tant mieux. Car nous pourrons alors analyser au plus près ce qui nous dérange dans cette sur-production.
Strangears - Le blog qui réévalue le mauvais goût musical