Déjà 15 années se sont écoulées depuis l'impérissable Untrue, et depuis, Burial ne semble avoir cessé de vouloir échapper à la linéarité de la danse music. Son dernier EP, Antidawn, sonne en quelque sorte comme l’aboutissement de cette direction.
Soyons clair, ce n’est pas un EP facile à écouter et il peut parfois sembler un peu trop expansive. Très cinématographique tout en étant extrêmement décousu, Antidawn s’apparente à une succession de morceaux découpés en plusieurs rafales de moments emblématiques.
Comme toujours avec Burial, le niveau de détail est complexe et la construction du monde atteint démontre de sa capacité à imaginer l’immersion.
Rien que sur le 1er morceau «Strange Neighbourhood», qui ne dure pas moins de 11 minutes, on se perd dans une dizaine de sequences d’ambient différentes. Une collection de collages qui nous emmène dans des paysages sonores étranges comme cette forêt mystique et glaciaire qui laisse apparaître une lumière divine. Un univers et une jaquette qui ne sont pas sans me rappeler un certain Princesse Mononoke.
Antidawn est l’album le plus ambient de Burial à ce jour. Une multitude d’envolées lyric pour une galette qui ne se dévoile jamais vraiment, montrant ainsi toute la maîtrise et la subtilité de Burial. Même si le résultat peu s’avérer quelque peu frustrant par moment.