Le talent pur de Steve Lacy

Travaillant en tant que membre d' "Internet" , ainsi qu'avec Kendrick Lamar , J. Cole , Solange et une poignée d'autres poids lourds, Steve Lacy n'a pas besoin d'être présenté. L'auteur-compositeur-interprète-producteur a eu une carrière illustre à tout juste 21 ans.
Alors d'un côté, 21 ans semble plutôt jeune pour un premier album, mais de l'autre côté, c'est comme si nous attendions depuis des lustres pour le début officiel de Lacy.
Avec sa marque unique de chansons funk baignées de soleil, qui se déplacent de joie à mélancoliques à un rythme effréné, Steve Lacy est apparu destiné à de grandes choses depuis un moment.
Beaucoup lui prédisent une brillante carrière.
Son premier album, Apollo XXI, va-t-il concrétiser ce potentiel?

On écoute et on voit ça après ok?

---------------46 minutes plus tard-----------

"Je veux juste m'identifier à tout le monde", confesse Steve Lacy dans un discours prononcé, deux minutes après le début de son premier album solo.
Ben ça va être compliqué petit prodige. Indéniablement, tout le monde n'est pas un génie comme toi.
Avec Apollo XXI et en dépit de son éducation dans le royaume du gangsta-rap de "Compton", Steve souligne à plusieurs reprises son appréciation de l**'indie-rock noueux, du funk et du psychédélisme.** Notamment sur «Playground», un titre PRINCE-esque à mort et jouissif.
Dirigé par rien d'autre que l'instinct et l'iPhone sur lequel il a enregistré, Steve délivre dès la deuxième piste, sa pièce maîtresse : "LIKE ME". Lacy dévoile sa sexualité via des paroles audacieuses telles que "Je ne ressens que de l'énergie / je ne vois pas de genre". La musique de la chanson est ambitieuse, passant d'une progression d'accords stoner rock à une introspection plus douce via des synthés réconfortants et des touches divines de glockenspiel. «Like Me» est une déclaration courageuse, en particulier si l’on tient compte de la jeunesse de Lacy et mérite amplement de devenir un hymne pour les jeunes qui luttent pour eux-mêmes. Cette chanson ressemble à une étreinte chaleureuse pour quiconque a déjà lutté avec son identité.
Mais, malgré les hauts de cet album, il y a aussi beaucoup de musique sans direction qui peut ressembler davantage à une "jam session" expérimentale qu'à quelque chose de complètement formé. Des chansons telles que «Empty» et «Hate CD», même si elles sont toutes les deux émouvantes, vous laissant un peu insatisfait.
Sur le plan sonore, il y a donc, les belles notes funk sur «Playground» mais aussi un impressionnant falsetto sur «Guide». La gamme musicale de Lacy a presque triplé; De «Dark Red» à «Lay Me Down», il est passé de féru d'artiste du R & B à un véritable artisan. Sa capacité à trouver des poches dans les lignes de batterie sifflantes et sa capacité à évoquer des mélodies et des lignes de synthé inattendues sont un régal.
Sa voix danse et surf dans la production de «Love 2 Fast», un autre temps fort, où Lacy puise dans ses insécurités et ses faiblesses, ses peurs et les prémonitions qui accompagnent les marées finales et grandissantes de l'amour. Avec ses riffs de guitare, cette chanson est le mantra de l’album. Nous écoutons et nous savons exactement pourquoi Steve Lacy a créé cet album.
L’écriture convient au ton du disque, mais nous laisse parfois désirer une vision plus stable.
Cette approche décontractée est peut-être ce qui empêche cet album d'être un classique de tous les temps, mais c'est aussi c**e qui en fait un tel plaisir.**
Lacy est un homme assez sage pour laisser des aspérités à son talent pure.
même si ce disque est légèrement approximatif, il semble être le point de départ de quelque chose de très spécial et avec assez d’originalité pour marquer de son empreinte le paysage musical américain.
Dans l’ensemble, compte tenu des transitions sans effort, de la gamme de productions sonores et des sujets importants abordés dans ses paroles, Apollo XXI est un projet musical qui surpasse toutes les attentes pour un premier album majeur

"Je veux juste m'identifier à tout le monde"

7/10