Et voilà, encore un groupe que personne n'a vu venir. C'est un quintet venu du Portugal, nation qui nous inonde régulièrement de formations rô black metal (mon ami Mythos peut en témoigner) mais qui est beaucoup moins présente dans la sphère death. Les gars sont cagoulés et n'ont pas vraiment de nom (tout juste des initiales). Leur premier album tape très fort, avec un death teinté de black, avec un son é-norme.
Tiens, ça me rappelle quelque chose, tout ça : Altarage et son album NIHL, sorti lui aussi en début d'année l'année dernière.
Le style pratiqué est assez comparable, dans le sens on l'a un riffing assez simple d'abord, épais et grave, majoritairement sur du trémolo. Sauf que The Ominous Circle (TOC) a une orientation beaucoup plus doom, avec un mid tempo dominant par rapport aux accélérations. Du moins, c'est qu'on en retient, parce qu'ils sont particulièrement efficace sur les tempo plus lents. On notera tout de même que les accélérations sont toujours remarquablement bien amenées.
Par rapport à son quasi homologue espagnol, TOC livre un album un peu moins frontal, plus travaillé dans les ambiances et plus ambitieux. Quitte à souffrir parfois de quelques passages un peu léthargiques, avec une baisse d'intensité de mon point de vue, mais qui ne sont pas légion.
Et il y a des titres comme le trio A Gray Outcast/To En (quel final !)/As The Worm Descends qui mettent tous les fans de ce style de death d'accord. On en revient aussi au style pratiqué par Dead Congregation (encore un groupe qui a administré des baffes sévères qu'on n'a pas vu arriver).
L'album en lui-même est fort bien construit : il ne démarre réellement qu'en deuxième plage, après une intro assez longue (plus de quatre minutes), ce qui montre déjà que TOC se donne le temps de monter en puissance ; il faut dire qu'on a plus de cinquante minutes de musique au programme.
Après deux gros morceaux qui matraquent assez durement, on a droit à notre petit interlude récréatif, un instrumental de bon aloi bien doomique comme il faut. Et suite aux trois morceaux que j'ai déjà cités, le disque s'achève par un titre fleuve de plus de dix minutes, sur un tempo entre mid et doom, le plus ambiancé de l'album.
Le chant n'est, à l'instar d'Altarage, pas vraiment la force du combo. Mais on s'en cogne, puisque les riffs et les rythmiques (chapeau au batteur) assurent à mort.
Et j'ajouterai que, bien entendu, cet album grandit dans mon estime à chaque écoute.
Au final, rien de bien original mais une formule classique parfaitement assimilée, des riffs à se dévisser la tête et suffisamment de caractère pour prétendre à une reconnaissance supérieure à la masse des sorties du style. Premier coup de cœur de l'année.
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