J'aimais aller traîner à Rennes, arrivé de mon Nord-Est, les débuts de mois de décembre. Pour les Transmusicales et les Bars en Trans que j'ai fini par préférer. Voir des concerts, discuter et finir un peu éméché. Humer l'ambiance de la rue Saint-Michel et de la rue de Saint-Malo, au soir, gobelet de bière à la main et galette saucisse dans l'autre. Des noms de bars comme Le Barantic, Le Dejazey, Le Cactus ... Voire excentré comme La Bascule. Quelques légères embrouilles mais rien de grave. Beaucoup de bars qui accueillaient des concerts ont disparu à ce que j'ai appris, la ville bretonne subissant une triste métamorphose de gentrification, à la lecture de quelques articles. Ambiance !
Souvenirs, souvenirs de ces brêves excursions de jeunesse, éveillés par les écoutes de ce disque ...
De Brest, il y eut Boire de Miossec, de Rennes arrive Après C'est Gobelet de Gwendoline. La comparaison n'est pas musicale mais plutôt liée à l'humeur imbibée et déprimée. Ambiance !
New wave dépressive, hypnotique, mots trempés de spleen et d'aigreur débités dans l'intonation des voix de deux croqueurs nonchalants, Pierre et Mickael.
Une couleur, le gris, foncé souvent. Une humeur, l'ennui. Un climat, la pluie et le froid. Du spleen épais comme du crachin qui fait danser avec "Chevalier Ricard", qui donne aussi envie d'entonner les paroles des refrains tels des catharsis comme sur "Audi RTT". On se trouve dans les rues, à s'imaginer à humer les gaz d'échappement des deux-roues que l'on entend en fond et qui filent nerveusement, à faire le con, à vider des verres de jaune ou de mousse évacuées en jets d'urine sur les trottoirs. Ambiance ! Parfois vénéneuse au son d'un synthé dont les boucles se lovent en nous après injection dans "Du Lundi Au Vendredi". Ambiance !
Ça peut finir par être déprimant, mais Après C'est Gobelet est un disque qu'on ne lâche plus, une fois qu'on l'a passé sur la platine.