Gwendoline invente la chanson à boire new wave, avec ses paroles punks, son refrain à beugler faux et son clip-karaoké what the fuck tendance arty.
Après c'est gobelet est enfin disponible sur les plateformes de streaming grand public. 9 morceaux, 31 minutes qui réaniment le cadavre de la Touching Pop de 1990 et/ou fait sa tambouille avec Indochine, Taxi Girl, Marc Seberg et Fauve comme ingrédients (rien d'étonnant pour un groupe de trentenaires rennais). "Chevalier Ricard" sort du lot par sa tonalité rigolote ; le reste s'inscrit dans une certaine réalité sociale et urbaine, celle des désœuvrés, des gagne-petits, des branleurs - on est pas loin de la littérature de Nicolas Mathieu.
Plein de lignes de basse, de nappes de synthés et de lead guitares aigrelettes d'un beau classicisme cold wave, pour une demi-heure parfaite d'angoisses, d'amertume, de colère, de désarroi et de désespoir goguenard. Émotions intemporelles et pourtant toujours nouvelles car amendées par l'époque et les contextes, ce qui explique sans doute que la musique et les paroles de Gwendoline, tellement 2020's, touchent une vieille bique comme moi. "La vie c'est dur, putain" entend-on dans Audi rtt, ouaip, c'est clair ; c'est pour ça qu'on écoute de la musique et qu'on en fait, ça allège la souffrance.