Hush that fuss, everybody move to the back of the bus
Ce qui est incroyable avec OutKast c'est leur extrême régularité. Ils sont à l'heure du 3ème et fatidique album ; celui où certains tournent en rond, ne sachant trop que faire pour aller au-delà. Mais André 3000 et Big Boi sont des artistes avant d'être des rappeurs. Depuis leur 1er opus Southernplayalisticadillacmuzik au deuxième ATLiens, ils n'ont eu de cesse que d'innover, modifier, recréer, changer et ajouter encore plus de couleurs à leur palette déjà bien garnie.
Dans leur genre, je suis tenté de dire qu'ils sont uniques. Aucun groupe ni artiste ne peut leur être comparé. Mais surtout aucun ne leur arrive à la cheville. Imaginez donc l'amalgame entre du rap, de la soul, du jazz, de la funk, des guitares électriques, de l'harmonica (ah ce "Rosa Parks" c'est quand même quelque chose mes amis !), de l'expérimentation en veux-tu en-voilà.
OutKast c'est tout ça à la fois. Quand je les écoute, j'ai l'impression que leur musique est un éventail de ce que l'on pourrait trouver dans toutes les musiques quelque soit l'époque. Vous me suivez ? A la fois accessible et terriblement complexe. Accessible dans la fraîcheur dégagée dans les paroles et les mélodies. Complexe dans les imbrications au sein-même des morceaux. Déjà avec ATLiens (1996), je m'étais fait le même constat et de rajouter "mais où foutre dieu vont-ils chercher tout ça, toutes ces sonorités, cette façon de rendre tout fluide ?" Ils savent si bien amener un sujet avec élégance que ça en deviendrait presque agaçant tellement c'est génial. "Return of the G" est probablement le moment le plus "hardcore" de l'album et pourtant ça passe comme une lettre à la poste (ces background vocals si soulish, ce tempo laidback, cette mélodie avec cuivres,...)
Pour faire court, Aquemini je l'ai vu et ressenti (après plusieurs écoutes) comme un putain de moment de joie, 75 minutes qui me foutent la pêche ("Rosa Parks", "Slump", "Da Art of Storytellin' (Part 2)"), qui me ferait presque croire en dieu (peut-être un jour de beuverie, qui sait), mais qui aussi repose ("Aquemini", "West Savannah", "SpottieOttieDopaliscious"). Sacrée expérience que je recommande à la terre entière, jeunes, moins jeunes, vieux, grabataires. Anybody.
Alors voilà, troisième album et OutKast se positionne comme l'un de mes groupes préférés toutes catégories.
Allez zou, encore une mandale musicale.