Atlas
7
Atlas

Album de Real Estate (2014)

Nous sommes actuellement, et depuis une petite semaine, sous le joug d'un anti-cyclone inattendu. Une rupture brutale avec un hiver pas particulièrement froid, mais somme toute, assez fatigant avec cette succession de tempêtes. Si j'ai bien compris, on pouvait expliquer toutes ces précipitations par le fait le fait que l'anti-cyclone censé protéger les côtes ouest du pays était trop au Sud et que, par conséquent, la France encaissait tout ce qui devait normalement lui passer au Nord. Enfin, peu importe, je n'y connais strictement rien à tout ça... Mais, ce que je sais, c'est que cette période douce et agréable annonce la fin de cet hiver.

Et c'est dans ce contexte que je découvre Atlas. Nul album je crois, ne pouvait exprimer aussi bien ce basculement climatique que l'on connait en ce moment, synonyme d'apaisement et de douceur bien méritée.
Atlas est un album de pop d'une homogénéité et d'une fraicheur sans équivalent par les temps qui courent. Un album qui donne envie de se lever le matin, d'enfiler un short et des baskets et de partir marcher un peu en forêt. Ou alors d'ouvrir la fenêtre le soir, et de renifler cette odeur de printemps qui nous avait manqué. Mais à côté de ça, il n'est pas totalement printanier. Dans ses guitares cristallines, j'y vois encore des réminiscences de la saison froide. De même, cette voix aérienne et légèrement "réverbée" m'évoque la brume enveloppant les quais du port de Rouen, que j'observe le matin à la fenêtre de mon studio.

Tantôt j'y ai retrouvé des échos à Tahiti 80, groupe de dream-pop rouennais (promis, après ça j'arrête avec Rouen) que j'affectionne particulièrement, tantôt d'autres à Tame Impala, fantastique groupe à mes yeux également. Et parfois même au fond, un tout petit quelque chose de Bon Iver.

Atlas est un riche éventail d'émotions. On y perçoit ce que l'on veut. Il ne faudra pas nécessairement plus d'une écoute pour que cette invitation à rêver ne fasse son effet. Chaque mélodie a quelque chose d'évident, de naturellement accrocheur, et de toujours très léger. Jamais fade et jamais excessif non plus. Dès "Had To Hear" introduisant l'expérience, la magie opère. Puis vient "Past Lives", encore plus saisissante que la première (une des meilleures de l'album), et cette excitation grandissante. J'évoquerai aussi la mélodie aventureuse de "Horizon", la balade mélancolique de "Primitive" (la meilleure de Atlas selon moi), ou encore la nostalgique et saisissante "Navigator" qui clôt l'album... Au fur et à mesure des coups de cœur qui s'enchainent, des émotions qui se succèdent, se profile dans mon esprit le sentiment que cet album est magnifique, et d'une jouissive évidence. Cerise sur le gâteau, son artwork est tout bonnement somptueux.

Inutile de développer davantage, il ne me reste qu'à vous inviter à vous délecter sans modération de cette légèreté. Cet album est vraiment magnifique.
Endless_
9
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le 13 mars 2014

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5 j'aime

Endless_

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