Déjà forts d’un Ep auto-produit et de quelques concerts prometteurs, les cinq Parisiens n’ont pas fait long feu sans être alpagués par le label Tsunami Addiction et tant mieux pour nos oreilles. Après le single England en écoute et la preview de leur premier album Atlas disponible sur Itunes, ce dernier est enfin en vente.
On assiste alors à la présence d’un Objet Musical Non Identifié sur la plate-forme de l’indie pop. Un mélange fièrement adapté entre technicité instrumentale et rêverie glacée offerte par le chant, mesuré, cristallin, nordique. Des guitares qui s’expriment en des riffs mathématiques, calculés et ponctuels. Elles se font d’ailleurs entrainantes, savoureuses et parfois blessantes, à des années lumières de nos oreilles, des sortes de flocons évanouis dans le vent. Soutenues par une voix étonnante, rare, dans un aigu permanent, aiguisé et d’une profondeur cynique. Un ensemble qui permet de dire que Atlas peut vous faire danser ou hurler, voir pleurer. On hésite entre une mélodie espiègle ou asthénique, pour finir par conclure par une fantasmagorie communicative. Expression libertaire d’une aube incertaine, les Kids sont impalpables, les sons d’une génération dévastée.
Et l’on peut dire que la reverb joue un grand rôle dans ce disque parachevé. Les sonorités s’allient librement à des images tout en révolutionnant le genre. Précis et élaboré, le mastering offre un complet équilibre entre le rythme des percussions et les envolées vocales. A chaque titre, la surprise est réitérée, toujours dans un univers lancinant sans jamais tourner à l’ennui chronique. L’opus nous matraque et laisse une trace dont on aurait souhaité être les rescapés depuis bien longtemps.