Il faut le dire d’emblée Amy Winehouse ne fait pas partie de mon univers musical.
Mais tantôt adulée comme une artiste hors pair tantôt moquée pour ses frasques j’ai eu envie d’écouter pour me faire une idée sur cette artiste « hors norme ».
Car si tout le monde connaît Amy Winehouse à travers ses extravagances, ses photos dans la presse people, sa mort à 27 ans (le fameux club des 27) combien ont réellement écouté attentivement l’album ? (lequel certes s’est très bien vendu, mais beaucoup en parlent sans vraiment connaître c’est toujours pareil).
Tout cela occulte donc un peu son œuvre majeure « Back to Black » même si avec le temps sans doute elle sera reconnue uniquement pour sa créativité artistique (et c’est tant mieux).
En principe donc pas ma tasse de thé car je ne suis pas vraiment branché soul, R’n’B (le R’n’B d’origine, pas ce que les média nous vendent comme tel et qui n’est que la mauvaise variété).
Dès les premières notes on est frappé par la voix bien sûr mais aussi par le phrasé, l’intonation et le tempo qui forment un tout assez envoûtant.
L’interprétation est superbe et en plus c’est la chanteuse elle-même qui compose ces titres dont certains font déjà preuve d’une maturité qu’on pressent.
Entre soul et R’n’B avec ici ou là d’autres influences selon les morceaux (pop/rock, jazz, salsa, swing, ballades, reggae/ska…) mais avant tout les influences évidentes des grandes chanteuses noires des années 60s telles Aretha Franklin, Billie Holliday ou Ella Fitzgerald parmi d’autres, influences oui mais loin d’un simple copier/coller (bon c’est vrai que chez les grandes chanteuses des 60s personnellement je suis plus Janis Japlin, elle aussi membre du fameux club, mais cette dernière aussi avait un côté soul qui tirait davantage sur le blues qu’Amy Winehouse).
Il y a donc de sacrés morceaux sur cet album et Amy arrive à remettre au goût du jour un style un peu tombé dans l’oubli, on se croirait parfois revenu au temps de la Motown.
La première face est de loin la meilleure avec les meilleurs titres « Rehab » (le tube), « You know I m no good » et surtout « Back to black » et auxquels on peut rajouter à un degré moindre « Wake me alone ».
Quel rythme, ça swingue en beauté.
Toutefois sur la longueur, l’effet de surprise et de ravissement du début (en gros les cinq premiers titres) s’estompe, ça s’essouffle un peu et globalement la deuxième partie est moins bonne, la magie opère moins et les compositions sont plus « quelconques ». Bref l’enthousiasme retombe d’un cran.
Malgré tout un bon album qui m’emballe seulement par intermittence mais cela qui n’enlève rien à la voix magnifique d’Amy et à ses talents qui s’expriment ici de belle manière ; toutefois je ne trouve pas qu’on soit en possession du chef d’œuvre qu’on a bien voulu dire.