https://www.youtube.com/watch?v=C4q6ET6ozzs
J’ai treize ans quand j’entends pour la première fois Amy Winehouse à la radio. L’effet est immédiat et son titre, Rehab, dont je ne comprendrais le sens que des années plus tard, se grave directement dans ma mémoire. Puisque c’est effectivement des années plus tard que je me rendrais compte de ce qu’était réellement Amy Winehouse, une fois cette fâcheuse année de 2011 passée, cette année où elle s’éteindra, où son nom sera associé à la décadence et aux scandales, où sa musique passera au second rang pour que l’information déformée des tabloïds s’impose.
Back To Black aura été un album que j’aurais presque fui, comme si le souvenir de Rehab était quelque chose d’unique, que j’aurais extrapolé au fil des ans. Non, je n’ai rien extrapolé du tout. La chanteuse, à la voix si jazz et l’univers si soul, laisse dans son sillage un album qui m’incita à en découvrir plus sur ses inspirations, qui me poussera à découvrir la soul, le jazz ou encore le gospel. A une écoute par petite dose, par moment, à apprécier celles et ceux que j’entends, mais d'une oreille boudeuse, car je reviens toujours à celle qui m’ouvrit les portes, à cet album auquel j'ai tourné le dos car j’avais peur des sentiments qui sont présents, qu’elle aura mis dans Back To Black.
Amy, déchirante, à l’image de sa musique, qui m’emmène chaque fois à un nouvel endroit. Amy, sacrifiée par un système qui l’aura domptée d’une bien cruelle manière. Amy, une voix, de la musique, rien d’autre.
L'ouverture, Rehab, mets en place un univers bien à elle, une musique légère, presque innocente, où la violence de ses propos résonne comme un véritable glas pour les amourettes ou la légèreté que présente les instruments, amourettes sacrifiées et crucifiées par des histoires tout au long de l'album par chacun des morceaux, dont mes préférences vont à You Know I'm No Good, Me & Mr Jones ou encore Just Friends, Love is a Losing Game et Back To Black, et cela uniquement s'il faut choisir.
Émouvante, irrésistiblement vintage, accomplie, mature, voilà ce que lègue Amy Winehouse. Cet album, le second et dernier de la britannique, est une pièce de collection, un OVNI sur la scène publique des années 2000.
De toute mon âme, merci Amy.