Si je n'ai jamais été un grand fan de Brian Johnson (contrairement à Bon Scott), il a tout de même fait quelques bonnes choses avec la fratrie Young, notamment des albums comme Back In Black ou Stiff Upper Lip, mais force est de constater qu'il y a tout de même pas mal de déchets et de laisser-aller durant sa période, à l'image de Ballbreaker, pourtant bien accueilli en son temps.
Récemment considéré comme une caricature du son d'AC/DC par Angus Young himself, cet album se révèle effectivement décevant, et révélant tous les défauts de ce groupe durant sa seconde vie, à l'image d'un hard rock de stade, sans surprise ni génie et parfois un peu lourd. Pourtant, on retrouve le line-up de Back In Black, avec le retour de Phil Rudd viré en 1983, ainsi qu'une production assez brute (Rick Rubin étant au commande pour la première et dernière fois sur un album du groupe) mais souffre aussi d'effets un peu lourd, à l'image du traitement de la voix de Johnson, la rendant parfois presque insupportable. Le groupe mise sur ce qu'il sait faire, du hard-rock aux riffs puissants mais sans créativité, ni surprise, tentant juste d'être efficace, ce qui n'est même pas toujours le cas ici et c'est bien dommage, car sur quelques séquences, les Young savent encore se montrer inspirés.
Débutant pourtant par un efficace et plutôt réussi Hard as a Rock, avec son introduction diaboliquement efficace malgré une suite qui tend vers l'hymne de stade légèrement lourdingue, Ballbreaker bénéficie d'une bonne ouverture. Effectivement, le groupe enchaîne alors avec un Cover You in Oil plutôt efficace et sympathique ainsi qu'un très bon The Furor, avec son intro terriblement efficace puis son solo démentiel, constituant ainsi la réussite de l'album, la chanson qui montre que malgré tout, AC/DC reste un putain de grand groupe. Avec son titre aguicheur, Boogie Man est plutôt sympa mais tout sauf innovant, on commence a ressentir l'impression de caricature évoquée par Angus, surtout qu'on est à des années lumières des boogies enflammés de l'ère Bon Scott.
Ces quatre premières chansons étant plutôt réussies, c'est par la suite que le bat blesse, à partir du très anecdotique The Honey Roll, tout comme Burnin' Alive, Caught with Your Pants Down (me faisant parfois penser à un mauvais pastiche du génial Whole Lotta Rosie) ou encore Whiskey on the Rocks. La conclusion Ballbreaker, malgré son bon riff de base, devient tout de même anecdotique, alors que Hail Caesar et Love Bomb sont carrément mauvais, et même assez lassants et lourds, où Angus et Malcolm s'auto-caricaturent jusqu'à l'excès. C'est vraiment dommage car le niveau individuel d'Angus (alors que les autres membres sont bien capable de créer une rythmique implacable) est toujours très élevé, tout comme l'osmose entre le groupe qui semble bien jouer ensemble.
Loin d'être un album majeur du groupe australien, Ballbreaker se révèle être une vraie déception malgré un disque qui commence plutôt bien. Parfois trop lourd, souvent anecdotique voire même mauvais à deux reprises, AC/DC se rattrapera de la meilleure manière cinq ans plus tard avec le génial et bluesy Stiff Upper Lip.
Tracklist :
1.Hard as a Rock (4:31)
2.Cover You in Oil (4:32)
3.The Furor (4:10)
4.Boogie Man (4:07)
5.The Honey Roll (5:34)
6.Burnin' Alive (5:05)
7.Hail Caesar (5:14)
8.Love Bomb (3:14)
9.Caught with Your Pants Down (4:14)
10.Whiskey on the Rocks (4:35)
11.Ballbreaker (4:32)