Je te casse la gueule à la récré
Tout est possible à Manhattan, alors quand on voit arriver une gamine de 11 ans et son frère de 13 ans devant un micro cela ne nous surprend guère. On est déjà plus circonspect quand on apprend que leur album est produit par le batteur du Blues Explosion, que Karen O est venu pousser la chansonnette sur le disque, que CSS a remixé un de leurs singles ou que David Bowie a dit que c'était trop de la balle.
Il y a des débuts qui ne trompent pas, et en regardant bien Ada, la jolie chanteuse pré-pubère et Ivan, son grand dadet de frère, on ne peut qu'espérer que tout se passe bien pour eux, parce qu'avec un début comme celui-là, on peut facilement prédire l'overdose à 15 ans. Pourtant ils sont doués : ils composent, elle chante, il joue de la guitare et de la basse... leurs morceaux baby punk sonnent comme des Ramones avec des pokemons plein les poches forcent le respect.
Leur premier album Bang Bang Boom Cake n'est certes pas une merveille et ça sent le coup marketing bien huilé avec un manager intelligent, mais quelques chansons sortent du lot et il y a une énergie inattendue et une prod qui ferait rougir de jalousie n'importe quel groupe de rock à mèche. L'étincelle Radiot Riot, le sexy Hey ! Mr. DJ, Hologram World avec les deux Yeah Yeah Yeahs, Tooty Frooty ou Stickin' It To The Man sont autant de petites déflagrations de deux minutes qui donne envie de retomber en enfance et de faire du rock avec une Chupa Chups dans la bouche.
Des gamins comme ça, j'en veux tous les jours.