Unaussprechlichen Kulten est une entité chilienne sévissant depuis la fin du siècle dernier. Comme son patronyme (livre mystérieux évoqué dans la nouvelle La Pierre Noire, de Robert E. Howard) et celui de certains de ses membres (Herbert West, Nyarlathotep) l’indiquent, le groupe chilien voue un culte à l’œuvre de H. P. Lovecraft, dont les nouvelles sont le thème récurrent des paroles de leurs morceaux.
Musicalement, Unaussprechlichen Kulten est un héritier du légendaire Pentagram – aujourd’hui Pentagram Chile -, pratiquant un death/thrash bien evil comme il faut.


Ce dernier album, qui nous est offert par Iron Bonehead, est la suite logique des précédents.
Gros son clair avec un son de gratte bien agressif, un riffing assez old school mais loin d’être simpliste, privilégiant tout de même le côté direct à toute forme de technicité.
Bref, du death/thrash comme je l’aime, qui cultive des atmosphères avant tout.


Du riff à headbang, il y en a à foison. Rien que pour le morceau Spirals Of Acrid Smoke, cet album vaut le coup : un mid-tempo avec un riff harmonisé à la tierce plus efficace tu meurs, suivi de passages plus rapides avec les guitares en lead secondées par une ligne de basse ronde créant un parfait équilibre entre les instruments ; c’est un schéma qu’on retrouve à plusieurs reprises sur l’album, et ça marche à chaque coup.
Ce qui fait vraiment la différence à mes yeux, la marque des grands, c’est ce climat sombre savamment entretenu tout au long de l’album, qui renvoie directement à la mythologie lovecraftienne et son culte impie.


La couverture, réalisée par Daniel Corcuera, s'inspire franchement d'un certain tableau de Goya - cf. la couverture du premier Mortem (Pérou) et du premier Reverend Bizarre.


En moins d’une demi-heure, tout est dit. Pas de fioriture, pas le temps de s’ennuyer. Ils l’ont encore fait.
Face à une horde de nouveaux groupes – je crois qu’il ne se passe pas un mois sans qu’on nous envoie une promo d’un groupe chilien -, Unaussprechlichen Kulten reste parmi les meilleurs et de très loin, cultivant le metal de la mort dans sa plus pure tradition.

Man_Gaut
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le 19 sept. 2015

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Man Gaut

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