Adulés au-delà du raisonnable en leur Espagne natale, fédérateurs de stades Sud-américains, les joyeux lurons de Mago de Oz souffrent d'une diffusion quasi-confidentielle en France. Lors que quelques centaines de kilomètres et une chaîne de montagne nous séparent. Regrettable mystère du marketing et de la distribution ayant vu disparaître, depuis le chef-d'œuvre Finisterra, les madrilènes des bacs français.

Constat déplorable pour l'amateur éclairé à l'heure de la découverte de ce témoignage d'une des triomphales tournées Sud-Américaines du magicien.

Car, si les albums studios de la bande valent majoritairement le détour, c'est bel et bien sur scène que se révèle leur incomparable entrain et la puissance de leurs compositions. Totalement dévoué à ce public ayant su les accueillir, le groupe a sorti le grand jeu. Scène travaillée à l'extrême, costumes grandiloquents, set-list osée, une prestation de haute volée.

Pourtant, cette débauche d'artifices et d'ornements ne serait qu'une banale fumisterie, minable pétard mouillé, sans l'indispensable intervention de cet incroyable public, présent de la première à la dernière seconde, il ne fait qu'un avec les artistes, galvanise ces-derniers, leur offre autant qu'il reçoit. C'est à un échange humain comme seule la musique espagnole peut en offrir que nous sommes conviés.
De l'hymne irrésistible (Fiesta Pagana) au subtil morceau de bravoure (La Cantata del Diablo) en passant par la poignante balade rock (Desde mi Cielo), tout est prétexte à l'absolue communion, au partage pur et simple, au rapprochement des consciences.

Spécifique, profondément ancrée dans la culture hispanique tout en évoluant en marge de celle-ci, la musique de Mago de Oz n'a rien d'universelle.
Mais pour ces quelques heures d'échange et de communion désintéressée, pour ces instants d'éternité et de partage sans pareil, les magiciens méritent l'humble salut des mélomanes de tous bords.
-IgoR-
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le 17 nov. 2014

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