1996.
Oasis est dans sa plus grande année, après le succès planétaire de Morning Glory, qui est devenu un classique et qui a propulsé le groupe au rang de dieux du rock, les concerts s'enchaînent, plus gros les uns que les autres, Maine Road, Knebworth et ses 250 000 spectateurs, pour ne citer qu'eux.
Que peut faire Oasis après un tel succès? Sortir un nouvel album pop sur le chemin de Morning Glory, pour faire plaisir aux fans et à la ménagère, contente d'entendre 10 nouveaux Wonderwall?(je déconne, parce que MG déchire hein)? Non, d'ailleurs lors des nuits à Knebworth, les frères gros sourcils nous sortent le grand jeu avec un nouveau titre, My Big Mouth, ça envoie non? Bref ils sont là pour tout exploser.
On arrive donc à la sortie de cet album, succès annoncé, qui détruit tous les records de ventes dès les premiers jours(seule Adèle s'en est approchée cette anée) et qui crache du gros son, du trèèèès gros son.
D'you know what i mean? Débrouillez vous les non anglophones mais putain sortir un titre de 7 minutes en entrée d'album et en premier single, faut le faire, avec un clip totalement dingue, hélicoptères, usine abandonnée, murs de son et look ravageur, Liam et son frère font dans la démesure, et ça se retrouvera dans tout l'album, leur plus long, 71 min, d'ailleurs le plupart des chansons approchent au moins les 6 ou 7 minutes alors que 4 seraient largement suffisantes, mais quand on est Oasis, qu'on se fait virer de Abbey road parce qu'on fait trop de bruit et qu'on est sous coke, on se permet d'abuser un peu.
Le reste de l'album est du même acabit, ça balance de plus en plus, Magic Pie par exemple qui commence comme un petit morceau acoustique de NG finit en délire totalement assumé, certains diront que trop de guitares tuent les guitares, mais bon, on n'a plus vraiment le choix une fois entré dans l'album..
Les ballades Stand By me et Don't Go away sont les plus typiques d'Oasis, celles où on retrouve le groupe des 2 premiers albums, on peut aussi noter The Girl in the dirty shirt où on n'aura jamais vu un Liam aussi en forme vocalement.
Et on arrive sur mon moment préféré, Fade-in-out, la fameuse collaboration avec Johnny Depp, qui est LE morceau qui permet de voir à quel point ils n'en ont plus rien à faire, il faut l'entendre pour comprendre, d'ailleurs la version live au G-mex est tout simplement grandiose
La coke fait ses effets
Le dernier moment épique de l'album se situe sur la track la plus longue, All around The World, 9min20 de démesure, un orchestre pour un groupe de 5 mancuniens, Noel la gardait en secret depuis le début d'Oasis mais attendant de pouvoir la rendre aussi grande qu'il l'espérait.
Bref cet album, t'aimes où t'aimes pas, faut quand même avouer qu'ils ont pas fait dans la sobriété et qu'ils se sont pas reposés sur leurs acquis, d'ailleurs l'album s'est fait renier par les critiques puis par Noel lui-même, mais il reste malgré tout une des plus belles manières de terminer l'histoire d'Oasis(parce qu'après c'est pas fameux, enfin on perd la fraîcheur du truc), un groupe passé des clubs miteux anglais au toit du monde en à peine 3 ans, et ça, c'est rock'n'roll.