Be Here Now par FlyingMan
Be Here Now est l'atmosphère d'une époque, celle d'une obsession telle pour un groupe qu'on n'avait plus vu cela depuis les Beatles. Le monde retenait son souffle le jour de la sortie du troisième album des mancuniens, à un point d'en faire la une des journaux télévisés ! En 1997, Oasis peut et va tout se permettre.
En guise d'introduction quelques semaines auparavant, le premier single D'You Know What I Mean avec un clip digne d'Apocalypse Now déboule sur la bande fm, forçant les radios à revoir leurs principes en jouant cette pièce de 8 minutes de rock lourd avec un Liam qui n'a jamais été aussi classe ! Rien n'est trop beau pour les frères Gallagher ! Et c'est ainsi sur tous les morceaux de l'album qui atteindra une durée totale de 72 minutes !!! Fallait pas s'attendre à ce qu'ils se la jouent à la OK Computer, Oasis garde le cap et va encore plus loin. My Big Mouth confirme. On ne compte plus le nombre de guitares sur ce titre tellement il y en a. Ca envoie sévère ! Le meilleur morceau de l'album.
Alors qu'on est excité comme une puce, voilà un Noel Gallagher sans doute sous coke, nous balancant plus de 6 minutes à la guitare acoustique. La chanson n'est pas mauvaise, mais pas si tôt sur l'album et pas si long, bon dieu ! Je sais c'est le principe, mais là on regarde (déjà) sa montre entre des effets sonores à n'en plus finir en conclusion de titre. Le rythme de l'album est cassé. Stand By Me poursuit dans la rubrique calme, même si on lui préfèrera plus loin l'émotionnel et sous estimé Don't Go Away. Le morceau éponyme est peut-être le titre le plus typiquement Oasis de l'album, digne des albums précédents. Du pop-rock direct et efficace. On notera aussi Fade In & Out, sorte de blockbuster sans prétention autre que d'en foutre plein les oreilles. Johnny Depp s'invite dessus quand ce n'est pas Richard Ashcroft sur All Around The World, la masterpiece du Chief qu'il gardait dans ses cartons depuis le jour où Oasis a décroché un contrat. Il lui fallait attendre le pognon pour se payer cette orchestre massif afin de lui donner toute sa grandeur. Chose faite et c'est carrément un peu trop l'abus. Il sera même repris en fin d'album dans une version philharmonique à la manière de Sgt. Peppers. Même pas peur !
Be Here Now est une sorte de gros gâteau, sur le moment même c'est juste énorme et on s'en met plein les oreilles. Après, la digestion est un peu plus difficile. Trop de fric, trop de coke, trop de monde, trop d'attente,... Mais en cette fin d'été 1997, il fallait être Here et Now ! Soit chez son disquaire le jeudi 21 Août 1997 pour faire partie intégrante de son époque...