Be Here Now
6.6
Be Here Now

Album de Oasis (1997)

Be Here Now est donc censé être le commencement de la débâcle chez Oasis. Après le succès COLOSSAL de (What's the Story) Morning Glory?, qui n'avait pas envie de voir se planter ces deux frérots Anglais ? Décidément trop imbus de leur personne et même franchement, tête à claques.


Anecdote amusante, les critiques ont tout d'abord été élogieuses lors de la sortie de ce très attendu 3ème opus, surtout que le disque s'est vendu à près de 350 000 copies dès son premier jour de commercialisation en Angleterre. Mais finalement, les journalistes retourneront leurs vestes plus tard lorsque de nombreux clients, mécontents, revendront leur album d'Oasis, qui deviendra très facilement trouvable dans tous les bacs à solde du pays.


Pourquoi tant de haine ? Parce que ce Be Here Now est l'album de tous les excès. Un disque qui regorge d'arrangements cocaïnomanes (les murs de son à la Phil Spector sur "Magic Pie" ou l'orchestre symphonique de "All Around The World") et de solo de guitares dans tous les sens. Ça y est, Oasis a définitivement pété les plombs et a sorti son album over the top.


Personnellement, je l'adore pour les raisons que d'autres le détestent. Parce qu'il est leur disque le plus couillu et le plus courageux de leur carrière. Je sais que je vais en faire bondir certains, mais pourquoi se sont-ils embêter à enregistrer un disque aussi long avec des guitares qui n'hésitent pas à cracher des larsens (les introductions du morceau titre ou du féroce "My Big Mouth") ? Alors que la ménagère de 50 ans n'attendait qu'une seule chose : qu'on lui déroule du "Wonderwall" au kilomètre.


Rien que le premier titre "D'You Know What I Mean?" est une des plus grandes ouvertures de tous les temps. Oasis n'a jamais été aussi hautain, aussi implacable et surtout, aussi épique... Certes, les traditionnelles balades ne sont pas oubliées puisqu'on y trouve "Stand By Me" (avec ses sublimes cascades de violons) et l'ultime balade à briquet qu'est "Don't Go Away".


Dans tous les cas, qu'Oasis joue à rallonger ses morceaux ou à se faire massif au niveau des guitares (la seconde partie de "Fade In Out") voire psychédélique, la principale qualité de ce groupe est toujours là : son sens de la mélodie. Le songwriting de Noel Gallagher (Nono pour les intimes) est inébranlable et son crétin de frangin n'a pas encore cette lubie de proposer ses chansons, souvent inférieures à celles de son frérot. Nono a cette facilité déconcertante de savoir écrire des hymnes, ce qui explique facilement leur succès énorme à cette période et j'irais même jusqu'à dire qu'il était justifié.


Néanmoins, ce qui empêche à Be Here Now d'être aussi indispensable que ses deux grands frères, c'est sa longueur. Le milieu du disque ("I Hope, I Think, I Know" et "The Girl In The Dirty Shirt" plus précisément) marque ce qu'on appelle communément un creux. Pas désagréable cela dit, mais on aurait pu facilement les virer. Cela dit, comme les Gallagher avaient souvent le nez dans la poudreuse en studio, on ne leur en voudra pas trop.


Be Here Now n'est en définitive qu'une continuité, là où d'autres personnes voient une plongée dans la médiocrité (qui arrivera, mais bien plus tard). Les historiens de la musique considère la sortie de ce disque comme la fin de l'ère Britpop. S'ils n'ont pas tout à fait tort, cet album reste un classique, mais qu'on a peut être trop attendu et qui a porté la très lourde tâche de clôturer une époque. Si c'était le cas, alors c'est très réussi, la Gallagher Family n'a pas à rougir du résultat.


Chronique consultable sur Forces Parallèles.

Seijitsu
8
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le 26 août 2015

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Seijitsu

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