Mettons d'emblée les points sur les "i" pour tout ceux qui compareraient The Weeknd à une sorte de nouveau Michael Jackson. Même si parfois, le timbre de voix d'Abel Makkonen Tesfaye semble s'approcher de celui du King, il en est également le cas de tout ces chanteurs ayant essayer de l'imiter, de Justin Timberlake à Bruno Mars. Sauf que MJ ne minaudait pas ; si il poussait la voix dans les aigus (et ses fameux petits cris), c'était seulement par soucis du rythme, de musicalité (ou sous les coups de son enfoiré de père qui a révélé malgré tout son génie), et non pas pour séduire les quelques pucelles qui ont été voir cette merde abyssale de "50 Nuances de Grey". De plus est, d'un point de vue mélodique, on est plus proche de ce qui est composé pour Bieber qu'un Billie Jean ou n'importe quel autre tube de ce regretté zombie. Cela se ressent par exemple sur le featuring avec Lana Del Rey, où la belle n'a, pour une fois, pas réussi à m'envouter.
Par contre, on ne peut pas enlever au Canadien ce sens aigu de la production, implacable dans son efficacité et sa modernité, que n'aurait sans doute pas renié MJ s'il avait du choisir un producteur pour un album en 2015. Et ça doit bien être la principale raison pour laquelle "Beauty Behind Madness" n'est pas mauvais ; son mastering et ses arrangements. De ses cordes sur chaque pré-refrain de "Real Life" ou de ce sublime pont dramatique à 3:40 sur "Angel", The Weeknd balance pleins de petites bonnes idées, comme ça, de temps en temps. Oui, et comme sur n'importe quel album de pop/Rn'b moderne, vous risquez forts de tomber sur des pistes que vous garderez bien au chaud pour votre playlist best of 2015, sur votre ordinateur et votre MP3 ; pour moi, ça sera "The Hills" et "In The Night", et c'est déjà pas mal !
Ce second album (dont la sortie a été sans doute précipitée par les maisons de disque après le succès du film cité plus haut) aurait sans doute pu être plus inspiré dans son ensemble, mais il reste néanmoins agréable à écouter grâce à sa production méticuleuse, peut-être trop calibrée pour rendre crédible les tourments et les émotions que le bonhomme a essayé de transmettre tout au long. Trop beau pour se vanter d'être également fou.
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