Childish Gambino a un rôle assez étrange dans la scène rap et on peut sans doute aujourd'hui considérer que Donald Glover est plus gros que lui (Childish Gambino est son nom de rappeur qu'il a trouvé grâce à un générateur de noms de rappeur, et oui). L'homme est d'abord acteur dans la série Community et est maintenant rappeur et producteur de la superbe série Atlanta. L'artiste ne semble donc pas si légitime à faire du rap et c'est finalement Because the Internet qui va faire qu'il sera pris un peu plus au sérieux.
Ce qui frappe rapidement est la production, que l'artiste assure lui même sur la plupart des morceaux (il a définitivement un grand nombre de casquettes) avec le compositeur Ludwig Göransson, qui a par exemple travaillé sur Creed et Creed II. Celle-ci est bruitiste, marquée par beaucoup de saturation, est très électronique et permet de créer une atmosphère chaotique sur le long du projet, qui est très cohérent. On sent que l'album a été pensé au niveau de son sequencing et que rien n'est là par hasard. Les singles sont bien placés et amenés, surtout 3500 qui permet un bon rafraîchissement. On retrouve aussi quelques invités comme Jhené Aiko qui réussit souvent ses collaborations avec des rappeurs, Azealia Banks et Chance the Rapper, avec qui il avait collaboré la même année sur Acid Rap, et l'alchimie fonctionnait bien. Côté rap, ce n'est pas monstrueux mais le travail est fait, le flow un peu nonchalant de Childish Gambino apporte bien au projet, comme si il avait accepté le chaos autour de lui et en était las.
Finalement, l'album est assez bon, peut-être un peu long et manque un peu d'air, mais c'est une très bonne expérience d'écoute à chaque fois.