On my own
Avec une pochette plus moche que The Sickness (ouais j'ai compris ça représente les religions monothéistes mais c'est très daté visuellement), Disturbed fait quand même mieux. Je trouve que les riffs...
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le 11 déc. 2020
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Le Néo-Metal n'a jamais été le style de métal le plus fédérateur qui soit au sein de la scène, divisant régulièrement les adeptes de Metal, certains accusant le genre de "pauvreté technique" ou de "morceaux courts et répétitifs" ce qui sera par ailleurs simplement nommé : "efficacité dépourvue de fioriture" ou "morceaux percutants et accessibles" par le camp adverse. Pourtant, ce genre de débat n'a pas été créé par l'émergence du Néo-Metal, on le retrouvait déjà plus ou moins avec l'apparition du grunge au début des années 90 dont le Néo-Metal apparaît ainsi comme en étant le digne successeur à plus d'un titre, que cela soit dans les thèmes abordés (souvent déprimants) ou la formule musicale certes prévisible mais efficace : couplet calme/refrain rageur/solo/couplet calme/refrain rageur.
Et Disturbed c'est précisément tout cela : une structure simple au service de morceaux efficaces qui ne cherchent pas à prendre la tête à qui que ce soit. Apparu à la fin des années 90 dans la dernière vague des groupes de Néo, Disturbed a connu son premier succès à peu près en même temps que des groupes tels que System Of A Down ou Slipknot avec son premier et précédent album : "The Sickness". Pourtant en comparaison avec de tels poids lourds Disturbed semble en apparence desservi à plus d'un titre par rapport à ceux-ci. En effet, l'album précédent : "The Sickness" l'a démontré le groupe ne possède pas la touche de folie et d'originalité d'un SOAD (et ne joue pas autant sur les contrastes d'ambiances et de calme/violence au sein de même morceaux), ni la violence quasi-gratuite et l'esthétique torturée qui a marqué tant de jeunes mal dans leurs peaux avec Slipknot. Alors comment expliquer leur succès pourtant indéniable? Cet album : "Believe" est certainement l'album le plus représentatif du talent de Disturbed si l'on doit réellement chercher à expliquer le succès du groupe d'une part, et d'autre part le fait que ce succès soit loin d'être démérité.
Dans "The Sickness", le style de Disturbed était posé d'emblée : riffs bien heavy et rythmique imparable aidée en cela par un chanteur qui est décidément bien l'atout majeur du groupe. En effet, ce dernier semble capable de tout : forcer sur sa voix afin de laisser passer une impression de rage sans que son chant ne soit plus mélodique malgré tout, et surtout enchaîner des phrasés à une vitesse tout bonnement hallucinante comme sur "Voices" qui ouvrait "The Sickness", et l'on trouve un morceau similaire ici avec l'excellent "Liberate". Dans cet album, le groupe a mûri, la violence musicale est toujours présente mais moins évidente, plus nuancée...et surtout l'album est d'avantage abouti. Si "The Sickness" valait essentiellement pour ses quatre premiers morceaux absolument fantastiques et proposait une suite d'album légèrement en dessous sans être mauvaise pour autant, "Believe" propose des morceaux se valant presque tous plus ou moins les uns les autres et avec un gros avantage supplémentaire qui le fait enfin sortir de la masse des groupes de Néo-Metal anodins : des mélodies très travaillées.
Ainsi, le single "Prayer" qui ouvre l'album est à proprement parler magnifique. La voix en or de David Draiman fait de tels miracles sur les refrains que l'on en deviendrait presque croyant en priant régulièrement pour que de telles mélodies soient composées plus souvent, ce qui ne sera même pas nécessaire tant la suite de l'album est presque aussi fabuleuse. Toutefois, le metalleux le plus endurci peut se rassurer, le morceau combine à merveille des riffs rapides et lourds avec cette approche mélodique, Disturbed fait toujours du Disturbed mais en plus soigné. Ainsi, bien que "Liberate" soit assez typique du Néo dans son approche (phrasés vite expédiés sur les couplets+refrain légèrement criés ), il conserve tout de même un refrain mélodique presque aussi accrocheur que celui du morceau précédant. Les deux morceaux suivants passent également très bien et se jouent des contrastes entre violence et calme, le chant de David Draiman se montrant particulièrement doux et sensible sur les couplets, mention spéciale au morceau titre "Believe" qui réussit même à créer une atmosphère particulièrement dense et profonde avec de discrets synthés nous donnant l'impression d'être au sommet d'une montagne et de surplomber de fantastiques paysages.
Cependant, passé le second single de l'album : "Remember" qui encore une fois fait la part belle aux riffs lourds et puissants et aux envolées vocales du plus bel effet d'un David Draiman au sommet de son art, il faut bien reconnaître qu'à la première écoute on peut avoir une légère (grosse pour certains) impression de morceaux se répétant, la faute à des structures souvent similaires. C'est pourquoi plusieurs écoutes peuvent être nécessaires pour apprécier pleinement cet album, qui au fur et à mesure nous apporte toujours plus de satisfactions auditives dont on se surprend de ne pas les avoir décelées plus tôt ("Rise" "Devour" en sont de parfaits exemples). Enfin, il est impossible de faire abstraction du morceau final : "Darkness" sur lequel le groupe s'essaie pour la toute première fois à la ballade douce et mélodieuse, de délicates notes de piano, de synthés, et de guitare acoustique entraînent l'auditeur dans une atmosphère sombre et désespérée avec un chant très doux qui sans être extrêmement émouvant est toutefois très agréable à écouter une fois encore.
Bref, dans sa catégorie, ce disque de Disturbed est à proprement parler un joli petit chef d’œuvre qui n'est à mon sens pas si éloigné que cela de la perfection (en plus de posséder une pochette vraiment classe, ce à quoi je ne fais pas attention habituellement c'est dire. Bien qu'il ne soit pas nécessairement des plus accessibles ses qualités mélodiques conjuguées à une puissance toujours présente mais mieux dosée qu'auparavant en font un achat obligatoire pour toute personne voulant apprécier les qualités musicales d'un groupe un peu trop souvent sous-estimé.
Chronique écrite le 18 mai 2014
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Créée
le 31 mars 2021
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