Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Assez rare que des albums continuent de susciter ma curiosité après plusieurs dizaines d'écoutes et quelques semaines à le faire tourner à l'excès. Tout ici est fait subtilement, tout est dosé. Seule la voix pourrait sembler un peu redondante dans sa tendance à se faire systématiquement trainante, mais elle coïncide tout à fait à l'atmosphère très mélancolique qui tient tout l'album. Sur ce point et sur d'autres, la filiation avec Lana del Rey est assez nette - en plus intéressant, en plus profond peut-être.


On associe aussi très vite ces compositions à celles d'Alex Turner, qui a justement participé à l'album : même goût pour la lenteur du tempo, mêmes lignes de basse à la fois très sobres et très mélodiques, même facilité à composer des morceaux intelligents en préservant une apparence de grande simplicité. Même son de guitare parfois. De la pop au sens le plus noble. Et des textes très sensibles, quoique jamais géniaux, qui laissent encore la patte d'Alex Turner se faire sentir, avec ces images assez improbables mais percutantes ("Staring through the window of a wig store / Crying through the credits of a show / That you've seen a bunch of times before").


On peut peut-être regretter que cette collaboration se fasse à ce point ressentir, mais il faut juger ces morceaux avec l'indulgence qu'un premier album impose. Et Alexandra Savior a de toute évidence trouvé un style, elle a quelque chose à dire de singulier, ce qui est déjà beaucoup. Proposer une telle cohérence, une telle finesse et en même temps éviter le piège de l'album répétitif n'est pas si commun. La saveur des premières écoutes ne s'envole donc pas après qu'on a saisi l'artiste et sa recette, et c'est normalement là la marque des grands. Reste à espérer qu'une fois venu le moment de s'émanciper de son mentor, qui viendra nécessairement, elle ne perdra rien du grand talent qu'on découvre ici.


https://youtu.be/uLDCO_r7wxg
https://youtu.be/9a65ZcLM_1E
https://youtu.be/13982XZKxE8

Manu-D
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Albums 2020

Créée

le 22 janv. 2020

Critique lue 187 fois

2 j'aime

Manu-D

Écrit par

Critique lue 187 fois

2

D'autres avis sur Belladonna of Sadness

Belladonna of Sadness
Manu-D
9

La bien nommée

Assez rare que des albums continuent de susciter ma curiosité après plusieurs dizaines d'écoutes et quelques semaines à le faire tourner à l'excès. Tout ici est fait subtilement, tout est dosé. Seule...

le 22 janv. 2020

2 j'aime

Du même critique

Eyes Wide Shut
Manu-D
5

Un mystère

Cette scène initiale, dans une soirée où le couple ne connaît personne et finit par se séparer pour voir chacun frôler l'adultère, semblait introduire un film où l’ambiguïté du sentiment amoureux et...

le 25 mars 2020

25 j'aime

4

Cure
Manu-D
2

Posture et imposture

En dépit de sa prétention à ne pas respecter les codes, c'est très convenu dans le fond. Dans Kid, par exemple, il se veut rebelle et anticonformiste à coups de "mais moi, mais moi". Mais il répète...

le 28 mars 2018

25 j'aime

29

Speedin’ Bullet 2 Heaven
Manu-D
10

L'impudeur du désespoir

On savait bien peu de choses sur cet album, sinon qu'il ne s'agirait pas du Man on the Moon III qu'attendent tous ceux qui suivent Kid Cudi. Il est arrivé un peu par hasard, comme le précédent...

le 25 déc. 2015

24 j'aime

1