Ce duo s'harmonise dans une danse hypnotisante et virevoltante de fraîcheur, ces deux instruments que sont le saxophone soprano et l'accordéon semblent avoir été crées pour être joués ensemble. La petite heure qu'ils nous offrent, passe aussi rapidement qu'un verre de bon vin ou qu'une bonne pipe matinale et on en redemande.
Peirani (Accordéon) s'active comme un moulin qui créerait lui même un petit vent calme, continu et appréciable pour Parisien (Saxophone soprano) qui déroule ses thèmes envoûtants. Ce flux qui peut à tout moment se transformer en tornade quand les musiciens s'emballent. D'autres fois le premier crée une petite cascade de notes aiguës qui coulent sur de longs accords pour le second, un bateau ivre de bonheur. Un accordéon qui sert de rythmique, de chœurs impénétrables ou de frère trouble fête.
Pour le deuxième instrument, on ne peut s'empêcher de penser au chat dans Pierre et le Loup (La clarinette), comme si celui-ci, que nous avons connu étant petit, était enfin arrivé à maturité et était devenu ce beau matou, ce beau saxophone, fier et élégant. Notre félin élevé au Bechet, Coltrane et Shorter, parcoure sereinement l'Europe, l'Orient et l'Amérique sur quelques temps et en quelques mesures.
Chacun leur tour, ils deviennent la muse de l'autre et inversement. Le chasseur et le chassé, la proie et le prédateur.
Leur musique représente et remplit un des enjeux majeurs de notre société actuelle, allier tradition, spiritualité et innovation. Ils arrivent même à empiéter sur la musique électronique et supplanter d'autres genres alors que tout reste bien évidemment acoustique.
Impeccable en duo, magique en trio, divin en quintet ! On les a retrouvés ces dernières années dans des concerts mémorables. Je le dis sans sourciller, cette formation est l'une des plus belles à entendre et voir jouer lors de cette présente décennie.