Ce jeune saxophoniste norvégien (à peine la trentaine) également membre du groupe JazzKamikaze et surkiffé par les critiques de bonne presse culture Jazz sort un quatrième album (2013) qui groove de contemporain sévère en harmonies et couleurs, super agréable à entendre.

Un projet mêlant une petite étude sur les oiseaux (certes beaucoup moins étendue que Messiaen et surtout très différente) qui occupent une bonne place sur la cover et une surprenante variété de styles. Marius Neset et sa bande de jazzmen scandinaves sont en effet aisément capables de changer de forme entre le classicisme et l'improvisation follement maîtrisée.

Le premier titre, Birds, également titre de l'album, nous lance sur une piste sauvage et estivale avec des bribes de bruits et chants d'oiseaux soutenus d'ailleurs par une flûtiste vraiment pas mal qui n'est autre que la sœur du lieder, Ingrid Neset. La fratrie nous sort plus tard un joli duo lyrique. Également l'apport du timbre du vibraphone (Jim Hart) soutient la note estivale de chaque titre.
La playlist très variée comprend des titres très groovy soutenus par un batteur ultra bon qui met des pêches dans le fond des temps et qui maîtrise chaque genre musicaux avec équilibre et style, des ballades accompagnées d'une réverb assez kitch vraiment bien pensée et même de quoi avoir envie de bouger son body grâce au contrebassiste Jasper Høiby et toujours entraîné par ce batteur de ouf Anton Eger (à retenir).

Les apparitions d'un pianiste monstrueux (Ivo Neame) qui colle une harmonie de malade sur une rythmique parfaite (particulièrement sur Sacred Universe) ne font que nous rappeler qu'on aime vraiment le piano jazz.

En guest : Ingrid Neset à la flûte sur laquelle je ne m'attarderai pas, ce n'est vraiment pas du tout mon instrument préféré qui ne donne pas mal à la tête, une bonne section cuivre de cinq pièces et un accordéon pour des timbres festifs et décalés. Le Big Band sur Math of Mars donne un côté ultra solennel, derrière l'ambiance très électro style Tutu de Miles ou Aaron Copland (portez d'ailleurs l'oreille sur ce titre, un solo de tuba en fond sonore, on se croirait en vacances dans l'océan vide et noir de bleu). Et ne ratez pas l'enchainement 11-12 pour la Fanfare finale qui donne juste trop envie de danser et qui met du gros bruit pour finir ultra repeints (malgré le timbre flûte, que j'excuse pour son côté fifre irlandais) !

Quant à Marius Neset, aux saxophones ténor et soprano, il combine les Michael Brecker's et Jan Garbarek's styles et nous fait voyager sur son bop mélodique dans des paysages de rêve.

Quand on a envie d'être en vacances, quand on a envie que ce soit l'été, quand on a envie de se poser dans un champs tout vert de trèfles ou tout multicolore de fleurs, quand on a envie de nager dans le vrai océan tout bleu, quand on a envie de danser, il fait bon d'écouter ce quatrième album jazz contemporain de Marius Neset qui amène chaleur, rêve et joie de vivre.
ahlasuze
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le 4 mars 2014

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