The tanned
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Dans la longue liste des albums rock des années 60 honteusement sous estimés et chers aux cœurs des rocks critiques professionnels et bénévoles, c'est finalement plus ou moins toujours les mêmes noms qui sortent du chapeau à plumes et qui ne sont donc plus vraiment sous estimés du tout.
Les injustices causées par l'omniprésence des Beatles et des Stones en haut des charts sont toutes réparées. Que ce soit le Pet Sound des Beach Boys, ou le Odessey and Oracles des Zombies, des albums des Kinks ou de l'insurpassable Forever Changes de Love, tous ont connu l'honneur de la réhabilitation en grande pompe par les magazines et les rééditions deluxe 40 years anniversary...
Et puis il y a ceux qui ont connu un grand succès commercial à l'époque, enchaînant les passages radio mais qui ont de fait toujours provoqué une forme de mépris de la part des critiques, comme si le fait que le public couronne une chanson massivement soit suspect. The Association entre dans cette catégorie. Adorés surtout aux Etats-Unis avec l'immense tube Cherish et de nombreux singles fleuris et sucrés, les prosternations devant la qualité d'albums qui n'ont rien à envier au génie mélodique de Brian Wilson ou de McCartney sont très timides.
Association de bienfaiteurs
On peut décrire The Association comme un groupe un peu guindé, composé de gendres idéaux en puissance au look qui tranchaient considérablement avec les rebelles Rolling stones, Who, Velvet Underground et les très second degré/ Arty Beatles, Kinks, Mother of Invention. Et c'est précisément cette candeur absolue qui fait la force de cette armée mexicaine de songwritters et de producteurs qui ont gravité autour de leurs productions. Savoir qui a écrit quoi est un casse tête difficile à résoudre même avec une page grande ouverte de Wikipedia.
Loin des binômes à la mode Jagger / Richards, Lennon McCartney, Ray Davies et ... bah Ray Davies il était tout seul celui là. The Association était un groupe fluctuant composé de 6 membres changeant presque d'un album à l'autre. Et l'émulation est une explication convaincante au moment d'aborder la qualité des titres.
Soleil Californien et chants grégoriens
En 1968, ils sortent leur 4e album, Birthday, avec une trompeuse pochette psychédélique flower power (album qu'on peut apercevoir dans la Piscine de Jacques Deray, avec Romy Schneider et Alain Delon). Les personnalités se sont suffisamment affirmées pour que Terry Kirkman et Jim Yester, les deux principaux songwritters refusent l'offrande de 7 minutes de Jimmy Webb, Macarthur Park, un véritable classique sur lequel Richard Harris n'a pas craché. Cela situe le niveau d'exigence du projet.
Come on in, à la rythmique stonienne période Decca est signé de la folkeuse Jo Mapes et est parfaitement complété avec les harmonies vocales de 6 bonshommes autant inspirés par les Beach Boys que par Bach et les chants grégoriens. Avec Rose Petals, Incense and a Kitten, ils s'éloignent encore plus de la pochette LSD, et signent le truc le plus cheesy de l'histoire "rose, pétales encens et chaton". L'anti sex and drug and rock and roll manifesto par excellence. Mais c'est avec Like always que l'album décolle pour de bon, une ode aux paniers percés "Missed another payment I'm all out of bread, like always, Girl, let the world have my money I don't care..." qui reste dans la tête dès qu'on vide son portefeuille pour acheter une connerie superflue. Everything that touches you de Kirkman, l'autre classique du groupe avec ses lignes de basse qui prennent aux tripes, cette mélancolie heureuse et des mélodies vocales dignes des meilleurs standards West Coast de l'époque. Toymaker, achève la première face sur la pointe des pieds. La seconde débute avec Barefoot Gentleman, une pop symphonique assez froide et mélodramatique qui touche quand même son but. Time for living, célèbre l'insouciance et l'appréciation du temps passé à faire des choses simples loin du travail aliénant. L'autre sommet de l'album arrive, Here and here du batteur Ted Bluechel Jr qui chante son morceau gentiment psychédélique, mais d'une précision groovy absolue, parvenant à faire le pont parfait entre Paul McCartney et Sly Stone. Time is today de Russ Giguere y va de sa comptine hippie et Kirkman se rêve en chanteur londonien dans Bus Song à la teinte swinging london avec son petit piano et son accord entêtant. Yester conclu l'album avec une charmante chanson d'anniversaire qui fait si bien passer ce rite de plus en plus difficile passer les 30 ans.
Birthday est une délicate collection de pop songs courtes, maniérées et parfaites pour toute personne désirant découvrir des cousins de Left Banks et un classique de 1968 à réhabiliter d'urgence (comme la plupart des productions du groupe).
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 7 sept. 2019
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