Lacuna bestial
[...] Preuve de cette volonté de s'extirper de l'opportunisme le fait d'avoir tenté de varier sa formule « modern metal(coresque) » initiée sur Delirium. Un peu d'ambiance indus' (les guitares des...
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le 30 oct. 2019
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[...] Preuve de cette volonté de s'extirper de l'opportunisme le fait d'avoir tenté de varier sa formule « modern metal(coresque) » initiée sur Delirium. Un peu d'ambiance indus' (les guitares des couplets de « Layers Of Time ») par-ci, de triturages djentiens par-là, ou encore de délire sympho synthétique alliant autant d'aspects de « vieux Lacuna Coil » et « Lacuna Coil new look » (« Now Or Never ») et à se risquer à incorporer du chant latin parce qu'on n'est finalement pas si Américain après tout (« Veneficium »)... Bref, tout plein de trucs variés qui font qu'on arrive finalement davantage dans cette catégorie plus fourre-tout que l'on nomme « alternatif » alors qu'on avait davantage consenti à parler de metalcore revue à la sauce Lacuna Coil. Une part metalcore qui paraissait parfois plutôt niaise il y a trois ans, un aspect que l'on ne retrouve heureusement plus aujourd'hui. Black Anima pousse en effet le bouchon de l'agressivité beaucoup plus loin. La prod' est massive, Andrea Ferro grunte comme jamais, et de façon beaucoup plus systématique, allant parfois jusqu'à rendre les interventions de Cristina totalement dispensables – une première tant elle avait pourtant toujours le premier rôle auparavant. Bref, le Lacuna Coil de 2019 est vénère par rapport à ce qu'il nous a habitué depuis ses débuts. Vraiment vénère (toute proportion gardée, ce n'est pas du Napalm Death à chanteuse non plus bien sûr). Tellement que ça impacte beaucoup sur le sens de l'accroche et de l'efficacité. Car même s'il y a quelques passages et autres refrains qui sortent sans surprise du lot (les deux singles « Layers Of Time » et « Reckless » notamment), ou de moments plus classiques (« Apocalypse »), on n'arrive pas forcément ici à quelque chose qui s'imprimera dans le crâne autant qu'un « Delirium » ou pire, des indécrottables « Swamped » et « Heaven's A Lie ». Et surtout de choses qui auraient pu être vachement cool si elles n'avaient pas été gâchées par cette envie malhabile dans la production d'ajouter des effets ou autres surenchères pas toujours pas toujours très bien dosées. Comme ce refrain de « The End Is All I Can See » qui aurait pu être magnifique en terme d'harmonies et de chœurs entre les deux vocalistes s'il n'était pas si chargé d'effets dans les voix et parasité avec un sample surmixé ou encore cette boucle de clavier ininterrompue de « Black Anima » qui viendra littéralement briser les crânes tant elle aurait mérité d'être présente avec plus de parcimonie.
Bref, des maladresses et une inégalité d'ensemble, c'est ce qu'on retiendra de Black Anima. Même si ça ne l'empêche pas d'être plaisant à écouter. Sans que ça n'aille forcément se hisser plus haut pour autant. Le Lacuna Coil de 2019 teste des choses et est encore en phase de rodage de ses nouvelles envies. Mais après tout, il vaut mieux ça que de stagner, d'autant plus que cela pourrait très bien amener des choses autrement plus enthousiasmantes dans le futur.
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le 30 oct. 2019
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