Dans la suite logique des choses.
C'est une évidence, à chaque fois que la team à N.Sirkis sort un album il y a débat. Les anti chient dessus sans avoir écouter une seule note, certains aiment sans plus, d'autres prônent un retour aux sources et enfin il y a ceux qui ont la démarche de ne pas comparer avec les opus précédents.
La force numéro un d'Indochine est ici : le renouvellement. S'il paraît absurde de prendre les premiers albums des années 80 pour comparer avec le son d'Indochine d'aujourd'hui, on peut tout de même faire cet exercice de style en partant depuis Paradize et le retour en grâce du groupe.
Depuis les années 2000, Indochine a sorti quatre albums dont aucun ne se ressemble. L'essence des textes de Nicola Sirkis est la même mais je trouve que ça gagne en maturité et cible un peu moins l'adolescence comme avait pu le faire Alice et June. Cela n'est en rien péjoratif au contraire. Indochine a ses textes intemporels que seul les amoureux, les malheureux, les sentimentaux peuvent comprendre. Quelqu'un de fermé à ce genre de texte, ne peut pénétrer la bulle de ce groupe.
C'est ainsi que j'ai attaqué Black City Parade. Déjà conquis par Memoria et cette ode à l'espoir de retrouver l'être cher, je m'attendais à être surpris. Au premier constat, il faut le dire: le groupe a délaissé les guitares grasses pour passer à quelque chose de plus mélodieux et « calme ». Une direction déjà pris dans La République des Météores. Attention il ne s'agit pas de soupe mais d'un autre style taillé de toute évidence pour la scène. Un album d'Indochine s'écoute pour un ensemble d'éléments qu'on essaie d'imaginer en concert car le groupe nourrit ses fans de lives longs et parfaits.
On est donc passé à des sons électro-rock très très efficace et surtout hypnotique. Evidemment le rock est toujours là. Indochine n'est toujours pas parti en vrille vers d'autres cieux. Disons que l'album est une compilation de ce qu'ils ont fait de mieux en termes de sonorités. Voilà c'est dit. Les textes sont travaillés et pourront conquérir quelques sceptiques. College Boy parle de l'homosexualité tandis que l'allusion au Printemps Erable est abordé par un point de vue plus intime dans Le Fond De L'Air Est Rouge. D'ailleurs après ce titre très envolé, l'effet retombe un peu avec Wuppertal que je n'ai pas plus apprécié que cela tout comme Le Messie.
Belfast et Trafic Girl sont LES titres de Black City Parade et résument à la perfection la direction prise pour cet album. Le premier est tout en puissance est risque de faire « jumper » les foules en concert. Quand à Trafic Girl elle, est beaucoup plus calme mais juste magnifique et envoûtante. La suite de l'album continue son oscillation entre le surprenant et la confirmation que ce groupe en a encore sous le capot et que les 3-4 années prisent pour produire cet album étaient bien nécessaires.
On saluera le mixage quasi parfait où le son ne sature pas les paroles comme ce fût le cas sur quelques titres des précédentes aventures. Nicola Sirkis a toujours ses vieux démons avec l'anglais qui le travaillent mais cette fois c'est plus sérieux et moins « so cute » qu'auparavant.
Nicola Sirkis et sa bande nous ont manqué, m'ont manqué et Black City Parade est encore un album lourd, très lourd. Rendez vous sur les routes les boys. . .