Impression globale : vers la fin du processus de création de l'objet en question, ils ont eu l'idée de colorer, de mettre quelques touches exotiques sur ce qui restait encore à terminer pour essayer d'occulter la certaine vacuité de l'ensemble.
On commence par un Take A Bow intéressant dans les sonorités, j'accepte (par contre ils pourraient pas arrêter le copitage de Queen ?). Mais déjà l'intérêt s'effondre sur Starlight à cause d'un bulldozer nommé mélodie (en sucre l'engin, je précise). Qu'ils aient fait la pupute au marché ricain avec ce titre, on n'a rien à leur redire (on a tendance à oublier que la musique est la putain de seule source de revenu d'un musicien), le truc c'est que ça sonne fatalement quelconque et ça c'est impardonnable pour un artiste. Bon, ensuite malgré le début catastrophique de Supermassive BH, c'est pas dégueux, un peu dans le genre d'un trip de X Japan sur Dahlia. Map of the Problematique a bien choisit son nom parce que justement le problème c'est que je sais pas quoi dire dessus, elle me passe au-dessus de la tête. Vient ensuite un autre pompage de la Reine (pun not intended) plutôt inutile, bref, tout comme Invincible qui a pour lui seulement le trifouillage à la whammy. Assassin intervient pour rappeler que bon, faudrait quand même pas trop endormir le public. Mais tant qu'on y est autant écouter Panic Attack de DT hein. Ensuite on a le droit à un morceau plutôt cool, sans plus (Exo-politics). Un peu de répit par rapport à la mégalomanie ou hystérie de l'autre.
C'est le moment où le groupe change de direction, conséquence d'une réflexion post-beuverie quant à la coolitude des instruments bizarres là, t'sais qui sortent des sons rigolos, après avoir fait un marathon Leone le jour de congé. Sortez les trompettes ! Après c'est surtout décoratif, faut pas déconner. Ça n'a aucun effet sur Hoodoo par exemple, bien que le final de City Of Delusion en soit dynamisé. Cependant le tout est bien intégré sans être ridicule, bien que ce qui confère la franche réussite (on n'y croyait plus !) à Knights Of Cydonia, c'est le refrain à double harmonie vocale. Un titre très apprécié apparemment, et je donne raison.
Malheureusement ce n'est qu’esbroufe, diversion, tromperie éphémère : nous sommes effectivement témoins d'un moment charnière, celui de la décrépitude, du déclin. Oh rassurez-vous ils vont très bien merci. Seules l'intégrité et la rage artistique - la muse littéralement - ont quitté le navire. Elle s'en est allée dans le pays merveilleux du souvenir en se retournant une derrière fois pour émettre les adieux idoines à la grandeur passée.