Avec Black Metal, Venom réussit en 1982 la prouesse à ma connaissance inédite dans l'histoire de la musique de devenir la parodie involontaire d'un groupe non encore créé (à savoir Slayer évidemment). Pire encore, Venom s'enfonce encore plus loin dans les limbes infernales de la géhenne des pastiches en lançant tout aussi involontairement un "genre" de metal - le black metal donc, dont les membres essaieront de faire croire, 10 ans plus tard, aux parents anxieux et à leurs mômes avides de provocations débilo-satanistes qu'ils pratiquent la musique la plus agressive et la moins "compromise" du monde tout en ayant piqué le staff maquillage de Kiss, le chant des moines grégoriens et la vitesse d'exécution des riffs des joueurs de bossa nova, le tout sur des guitares saturées au maximum et accordées au plus grave que l'oreille canine puisse entendre. A rajouter aussi à leur palmarès, les clips suicidaires/sombres/dans la forêt. Du coup on ne s'étonnera pas d'apprendre que, afin d'être pris au sérieux par leurs confrères, les membres de Venom pestaient en concert contre ceux-ci mêmes, venus moquer leur manque évident de technique. De la même manière, on s'étonnera pas non plus des incendies d'église en Norvège, seule alternative trouvée par les groupes dudit courant pour faire reconnaître leur existence.