Ça sonne un peu Fauve, non ?
Ça commençait vers la fin de l'année dernière, un matin, L. a demandé comme ça, "- Tu connais Fauve ?", enroulé dans la tendresse de notre descente, on était lassé de toute grosse musique, on était peut-être un peu triste dans le fond, on était peut-être les victimes parfaites pour Fauve, aucune importance. C'était fou, c'était beau, inattendu, on serrait plus fort nos doigts sur nos mains. Entre cette musique de ballade et ces paroles naïves, et franches, ses coups d'amours et ses coups de cutter, cette voix timide qui chantait sa première chanson, tout y était pour nous. On regardait les grandes histoires de loin, on était beau comme des comètes, ça avait du commencer comme ça, et on le trouvait touchant, parfait dans l'instant. C'étaient les deux premières chansons, et on aimait bien, même plus, on était touché, c'est pas tous les jours. On aimait le concept à venir, c'était vite fait cool de croire à ça.
A partir de là, c'était drôle, ça s'voyait que ça allait marcher, Fauve, les gens écoutaient un peu et aimaient bien, c'était bien, parce que tout ceux qui écoutaient aimaient bien. C'était comme une étrange conspiration, un truc pas assumé ; fallait avouer que c'était pas fou, que c'était loin d'être parfait, la musique étaient toujours aussi faibles, il y avait des fautes de goûts terribles, comme l'intro de Kané mais on lui pardonnait, des rimes trop faciles, des effets un peu nuls, mais bon. A partir de là, c'était moins drôle, il y a eu des nouvelles chansons, mais pas super, de pire en pire même, eux ils se la pétaient un peu, faut dire que ça marchait pas mal, on les entendait à la radio, beaucoup de gens n'aimaient pas du tout. Et j'imagine que la fin de tout ça, c'est un album très méprisé, une tournée un peu chouette - et un peu gonflante, mais quand t'as sept chansons dont trois bien, t'es quand même un peu obligé de tout jouer pour remplir ton set - des fans, du mépris. Enfin, c'était un groupe normal quoi.
Sept c'est bien, c'est normal, c'est mon image du milieu du bien, le coeur, c'est juste pour moi, je ne le recommande à personne, mais au milieu des sept, celui là a une place particulière. Lisez les critiques négatives, celles qui parlent de musique, de paroles, elles sont toutes assez honnêtes. La mienne est assez inutile au final, c'était juste pour dire, oh j'aimais bien le début, et j'aime encore bien des bouts*, mais c'est plus fort que moi, je suis passionné je crois par la naïveté. Et j'aimais bien l'adjectif.
(* J'ai encore du mal à déchiffrer ce que j'ai voulu dire exactement.)