La première fois que j'ai entendu Fauve, c'était à 3h du mat' en me perdant sur YouTube (comme souvent). Je suis alors tombé là dessus...
http://www.youtube.com/watch?v=HMpmedi_pH4
Mais qu'est ce que hein?
Entre 3:40 et 5:20, j'avais l'impression de mater un sketch du PalmaShow sur le cinéma français. A la fin des 8 minutes 27 secondes de vidéos, j'ai attendu 10 secondes l'écran de pub annonçant la réduction de 25% sur la collection jeans Printemps-Eté 2013 de The Kooples. Et rien. C'était donc la réalité réelle.
Et le truc a pris une ampleur énorme. Les Inrocks (pas étonnant), mes amis et maintenant des membres de ma propre famille se sont mis à aimer ce groupe (enfin, collectif, c'est moins commercial tu sais). Indécent. Vraiment.
Je ne sais même pas par ou commencer tellement il y a dire.
Tu te souviens de ta pote qui était en fac de socio? Mais si, celle dont tu sais pas trop si les parents été diplomates ou mafieux et qui lui avaient payé un putain d'appart de 90 mètres carrés en plein centre pour qu'elle procrastine 24/7, quand toi, dans ta résidence étudiant, tu pouvais ouvrir le frigo de ton lit. Tu te souviens aussi quand elle débarquait à toutes les soirées avec son polaroid de 38 tonnes accroché au cou pour prendre des photos "rétro"? Le résultat était plus dégueulasse qu'autre chose, il faut bien l'admettre, mais bon on est sympa entre jeunes alors tu lui disais : "ouais, c'est cool".
Bravo, super, à cause de ton hypocrisie, elle s'est prise pour une artiste et s'est ensuite mise à écrire sur les aléas de sa vie.
Et bien figure toi que Fauve a récupéré les brouillons dans une poubelle, et les a mis en musique.
Fallait vraiment pas vous donner cette peine les mecs. Vraiment pas.
Bon, alors on va tout de suite dissiper le malentendu. Musicalement parlant, j'adhère. Enfin disons que les boucles mélodiques de 10 secondes qu'ils choisissent pour leurs chansons flattent plutôt mon conduit auditif.
Mais ces textes, sérieusement.... Et cette voix....
Maintenant que mes oreilles ont arrêté de saigner, je peux en parler plus sereinement. De quoi parlent ces textes? Du mal être existentiel dans le monde consumériste d'aujourd'hui? Du fait qu'il faille se battre pour voir le lendemain, qui déchantera peut-être comme le jour précédent? En voilà une belle devise de dresseur de Pokémon.
Chacun à le droit d'avoir son spleen et de l'exprimer, qu'il soit sous un pont ou à HEC, on est bien d'accord. Mais le même ton, le même discours sur tout l'E.P avec une voix de lycéen pervers perdu dans le vestiaire des filles. Au secours.
Peut être que les membres de Fauve décrivent les émotions que eux traversent. Et je ne remets pas en cause leur sincérité. Les problèmes existentiels du Parisien Golden Beau Gosse lambda, soit. Mais je doute que ce soit le cas de ceux qui aiment cette musique. Peut être que la majorité de ces derniers, n'aiment pas cette musique parce qu'elle parle d'eux, mais parce qu'ils aimeraient que ça parle d'eux, le tout aidé par un habillage qui ne pourrait être plus dans l'air du temps. Et c'est peut être ce phénomène là qui me dérange le plus dans le succès de ce groupe.
Le problème du "spoken words", si le message nous déplait, est que nous sommes obligés de faire attention aux paroles, car elles se dissocient naturellement de la musique. Et cela tournant sévèrement en rond, si ils ne changent pas de disque (ahah) rapidement, je ne prédis pas un grand avenir à ce groupe (collectif, repardon)... Pour vous prouver mes talents de visionnaire, la dernière fois que j'ai dit qu'un truc allait se planter s'était pour "Bienvenue Chez Les Ch'ti". Ne m'applaudissez pas merci.
Vous l'avez compris, l'EP de Fauve, c'est comme "Le Rouge et le Noir" de Stendhal, je me le farcirai pas deux fois. De la musique fait peut être par des gars sincère pour une branche en voie d'hipsterisation de la société qui l'est certainement un peu moins. Quitte à porter une moustache et des pantalons serrés, autant écouter du Freddy Mercury.
Mais ce n'est que mon avis.