Une putain de cohérence pour un album fabuleux.
De 1979 à 1989, The Cure nous a pondu huit albums merveilleux, du début de leur carrière à Disintegration, consécration ultime, Robert Smith et ses potes nous ont offert le meilleur d’eux-mêmes, de leurs cerveaux malades, pleins de rêves étranges, de cauchemars atroces et empli abondamment de talent créatif. La décennie 90 leur aura été fatal malgré le succès retentissant de Wish aux States : Deux albums seulement, pas toujours inspirés, et surtout bien trop faibles comparés aux anciens.
En 2000, Bloodflowers va changer la donne. A partir de cet album, The Cure va reprendre le flambeau et repartir de plus belle vers une production solide, des albums qui ressemblent vraiment à des albums, The Cure va remonter ses manches, et offrir aux fans de très beaux exploits.
Bloodflowers en est un de bel exploit, troisième opus de la trilogie Pornography-Disintegration-Bloodflowers que Smith a délicieusement concocté pour nous, ce dernier se veut sombre, sérieux, hypnotisant, généreux et personnel.
Album gracieux, agrémenté de guitares sèches qui lui donnent un petit air tzigane, les pistes semblent n’en faire qu’une seule géante, de Out of this World à Bloodflowers. Le son est rond, un peu mélancolique à l'image de Disintegration, et les synthés sont très rares. Pour une fois ils ne manquent pas du tout, au contraire, ils n’auraient pas été la bienvenue dans cet album qui semble avoir été posément réalisé, de façon à lui donner une putain de cohérence. Voilà ce qu’il manquait à Wish et Wild Mood Swings, une putain de cohérence, une griffe musicale redoutable. Mais surtout, des compos sincères, solides, venant du cœur. Bloodflowers est un chef d’œuvre à ce niveau-là, il parvient à magnétiser de bout en bout l’auditeur fasciné par tant de cohésion, de beauté, de grâce...
Les chansons sont toutes des bijoux, pas question d’en laisser une seule de côté, oh que non. Et la production magnifique laisse pantois. Permettez-vous avec Bloodflowers, de vous laisser aller dans leur univers, car sans hésiter, c'est le meilleur album des Cure depuis Disintegration.
Lors de ma critique sur Wish, je disais que les Cure des années 2000 ne vaudra jamais un Cure des années 80 ? Je fais ici devant vous mon plus grand mea-culpa... Un album a posséder absolument.