Fondé en 1995, Bloodrain est un groupe russe, qui, bien qu’ayant sorti depuis 20 ans 4 albums et moult démos, est toujours plus ou moins resté dans l’ombre, à tort selon moi. En 2013, le label biélorusse Possession Records édite une compilation réunissant les deuxième et troisième albums du groupe (Respectivement Ultimatum, sorti en 2003 chez Hexenhammer, et Nomen Nostrum Legio, sorti en 2006 sur le même label). C’est avec cette compilation que je découvre le groupe, et cette chronique se veut un hommage, au-delà des deux albums qu’elle contient, à ce qu’incarne pour moi Bloodrain dans l’univers du metal.


Metalliquement parlant, Bloodrain fait dans le pot-pourri de l’espace des enfers. Se côtoient dans ses compositions des influences black, thrash, parfois même death un chouïa folkisantes, le tout enrobé d’un feeling heavy, très old-school, qui donne à ces chansons une formidable saveur douce-amère assez jouissive. Il n’est pas chose aisée que de prétendre réunir Nokturnal Mortum, Vektor et Anthrax de cette manière, mais le combo russe relève habilement le pari. Cette compilation est un condensé impressionnant de cette énergie et de cette fougue qui habite les plus grands albums de metal extrême. Sans que Bloodrain ne prenne aucun risque dans la forme et la structure de ses compositions, celles-ci sont chantées, jouées, produites avec les tripes. Le refrain d’Under The Lucifer’s Star m’arrache un frisson à chaque fois que je l’écoute. The Lepersoul, qui vient conclure la compilation, incarne ce qui se fait de mieux dans le heavy épique thrashisant.


Bloodrain fait de la musique authentique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ne tombent pas dans la caricature des genres auxquels ils prétendent pourtant explicitement rendre hommage : Deux covers, de Kreator et Profanatica, jalonnent cette compilation, dédiée à Jeff Hannemann. Ils ne révolutionnent pas le metal extrême, pas plus qu’ils ne le marqueront de manière indélébile (Enfin, qui sait.), mais il est toujours tellement agréable de sentir cette énergie brute à travers ces deux albums, qu’on ne peut que tirer son chapeau au quator russe, car il porte dans sa musique ce qu’il manque parfois aux plus grands. Ajoutez à cela un artwork complètement épique, un prix ridicule pour une compilation limitée à 500 exemplaires, et vous avez tout pour séduire le metalleux exigeant et passionné.

P1ngou1n
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le 15 févr. 2016

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