Ethéré et moelleux à souhait
Beach House est un Ovni inclassable, ou presque.
Le duo américain propose une pop indé lancinante, carrément planante, et agrémentée d'un "esprit positif" qui fait carrément du bien par les temps qui courent. On pourrait s'insurger contre des compositions minimalistes et une production très/trop clean, mais il s'agit pourtant de l'une des marques de fabrique du groupe. Une voix hantée qui invite à l'abandon, une guitare, un synthé et une boite à rythme, ou comment faire beaucoup avec finalement très peu.
Bloom s'inscrit dans la suite logique de Teen Dream (qui était déjà une perle), sur la base de nouvelles expérimentations instrumentales toujours aussi réussies. L'album est un sans faute, sans véritable fausse note, sans titre faiblard.
On décolle dès le début, on plane un bon moment et on atterris loin, très loin, après la fin de la dernière piste (qui comporte d'ailleurs un morceau caché après un silence de 7 ou 8 minutes). On ouvre les yeux avec l'impression d'avoir paisiblement navigué au milieu d'une petite bulle de mélancolie, mais sans drame.
Un album à réserver pour une écoute le soir au fond du canapé après une grosse journée de boulot, ou à 2 sous la couette, pour un réveil tout en douceur qui deviendra vite câlins.