1990, Bristol. Le trip-hop était né
Recette du trip-hop :
- Prenez une base rythmique hip-hop
- Rajoutez un simple flow rap cool ou une voix féminine douce et envoûtante
- Faites parler votre imagination. N'hésitez pas à agrémenter le tout d'éléments jazz, reggae, funk, blues, rock, dub, électro, soul
- Enfin pour terminer, ensoleillez ou assombrissez selon votre humeur
Les années 80 représenteront à jamais le mauvais goût. Exagération et dérives en tout genre. Et ce, à tous les niveaux. Séries TV et films bourrés de clichés insupportables, musique s'égarant dans une simplicité navrante où on avait un peu l'impression que c'était génial car pas trop approfondi, pas trop prise de tête. 50's, naissance du Rock & roll. 60's, décadence hippies. 70's, génération punk. 80's, visiblement on ne savait plus trop où on allait. On s'égarait sans trop le savoir. On essayait des choses et d'autres mais ça ne ressemblait pas à grand chose. Tout n'était pas à jeter mais on nageait souvent dans du grand n'importe quoi. Puis arrivent les 90's. La décennie qui a remis les pendules à l'heure. Le grand tri s'est effectué naturellement. La remise en question de certains et l'apparition de petits nouveaux ont tout relancé pour donner une des plus fabuleuses décennies du 20ème siècle. La renaissance de la brit-pop avec le duel Oasis/Blur, le changement de cap expérimental de U2, le G-funk de Dr. Dre, le tiger style du Wu-tang, la rage de Zack de La Rocha, la skateboard/basketball culture des Beastie boys, le son dancefloor de Gala, Dr Alban, Haddaway, Culture Beat, Paradisio, l'électro punk de Prodigy... et tout ses artistes produisant cette musique si difficile à définir : Massive attack, Portishead, Bjork, DJ Shadow, DJ Krush, Morcheeba, Archive...
Je ne sais pas qui à appeler ça trip-hop et ni pourquoi, je m'enfous. Je sais juste que tout pris forme à Bristol sous l'impulsion de Massive attack. Finalement, c'était ça les années 90, faire du neuf sans oublier le passé. Expérimenter de nouvelles choses à partir de l'héritage qu'on nous a laissé. Evoluer en séparant le bon du mauvais. Progresser en retenant les erreurs du passé. Le trip-hop en est la meilleure illustration. Il représente cette évolution musicale si propre aux années 90.
« Unfinished sympathy » est à classer aux côtés de « Nuthin' but a G thang », « Wonderwall », « Smack my bitch up » et « Freed from desire » parmi la liste de titres ayant marqué au fer rouge cette décennie.
Je me demande encore comment on a pu sombrer à ce point à l'entrée de l'an 2000...
La perle : « Unfinished sympathy »
La déception : « One love »
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