Blunderbuss
7
Blunderbuss

Album de Jack White (2012)

Composée de 13 titres relativement courts, cette œuvre a l'audace de visiter avec cohérence des styles variés - avec tout de même une large prédominance Folk.
Si le premier extrait dévoilé en avance sur le site de Third man records (Love Interruption) laissait présager une ambiance typique de Nashville, le suivant (Sixteen saltines) est étonnamment plus nerveux, chargé d'une simplicité proche de celle du punk, avec des enchaînements d'accords brutaux accompagnés d'une voix virulente (mis à part une production soignée).
N'étant pas au bout de nos surprises, nous découvrons un Freedom at 21 (dont le single a été lancé uniquement via ballons d'hélium le 1er avril 2012) au chant vaguement comparable à celui des rappeurs US habituels (pensons à la collaboration Jack White/Jay-Z toujours en attende de parution) ou encore un Blunderbuss rappelant agréablement After the gold rush du second opus solo de Neil Young (en moins " grand ", faut pas abuser non plus.)
Puis vient l'excellente reprise de I'm Shakin' de Little Willie John (connu en partie pour avoir enregistré Fever - repris plus tard par Elvis Presley avec le succès que l'ont connait ) qui m'avait personnellement rendu très enthousiaste dès la révélation de la tracklist. Le résultat est loin d'être décevant.

Malgré la présence de ce titre, il ne s'agît pas l'album Bluesy aux longs solos de guitare crus et endiablés que le public général imaginait - démarche assez maligne qui permet à l'auteur de délivrer des textes personnels d'une manière intimiste, sans perdre en force.
Les mélodies folk - parfois un peu " oldies " - simples et léchées raviront les aficionados du travail de White pour Loretta Lynn ou encore les fanatiques de The Raconteurs. Précisons quand même qu'il n'est pas question ici d'un vulgaire remâché de ces deux références, elles sont juste ce qu'il y a de plus proche dans la discographie du compositeur à ce jour.

Enfin, Blunderbuss se referme sur un Take me down when you go un peu plus énergique que je ne l'avais - arbitrairement - imaginé, moi qui m'attendais à une ballade du style Carolina Drama pour clôturer la " danse ", nous partons peut-être un peu brutalement - choix encore une fois inattendu et pas inintéressant qui donne l'impression aux auditeurs d'être abandonnés presque soudainement - ça reste subjectif - ce qui ferait échos à l'actualité de White, qui vraisemblablement s'inspire de son divorce - interprétation extrêmement capillotractée, je le concède volontiers.

Placide dans la forme, mais nerveux dans le fond, Blunderbuss se veut frustré et raffiné.
Cet album à double tranchant est donc - sous ses airs sages et posés - un voyou incognito avec sa moustache de dandy - ou de fermier (au choix).
C'est un projet mature et plutôt riche qui n'hésite pas à explorer divers horizons. Pas mon favori, mais - en dépit de mon léger scepticisme causé par mes toutes premières confrontations à Sixteen Saltines - un ensemble très satisfaisant.
Nhoj
7
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le 17 avr. 2012

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Nhoj

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