Salut l'artiste, salut Renard.
Bon. On va pas se mentir, entendre Renaud près de dix ans après son dernier album chanter en duo avec Axelle Red, ça fait peur. Surtout quand la chanson est devenue complètement commerciale et décontextualisée.
Si dans ses propos, le chanteur énervant et énervé est retourné se vivre heureux et caché au fond de son bistrot peinard, et que ses chants sont plus doux, Renaud a perdu quelque chose. Sa voix, si elle a toujours été assez grave et nasillarde, transpire plus la clope et l'alcool qu'autre chose. Mais, d'un certain côté, elle lui permet de se poser et de chanter un peu plus lentement, pour suivre, se laisser porter par quelques accords calmes, c'est le mot.
Rajoutant encore des chansons engagées bien plus concrètes par rapport à l'actualité, donc aux textes moins humoristico-implicites, le Renard s'est retiré de son boucan d'enfer habituel, nous dit qu'il n'est pas mort, qu'il est juste quelque part, en Corse, dans la lumière tamisée loin de ce monde de barbares et de ringards qu'il n'est pas encore.