Il faut se faire une raison. Renaud ne sera plus jamais celui qu'il a été. Une évidence, certes. Mais quand on a pour l'artiste, à défaut d'une admiration (toujours se méfier de ce sentiment), au moins une tendresse, voir son cheminement est parfois un chemin de croix.
Boucan d'enfer n'est pas le pire album du bonhomme. A mes yeux, Putain de camion, le début de la fin, reste le pire, si on ne prend pas en compte ses tentatives d'hommage aux chtis ou à Brassens. Mais c'est quand même parfois un peu douloureux.
Manhattan - Kaboul est inécoutable sans un pincement au coeur d'incompréhension. Mélodie et arrangements variétoche (mais pas la mieux), texte pas très renaldien.
Docteur Renaud - Mister Renard, ou le fait d'assumer la schizophrénie sur le même mode Gainsbourg / Gainsbarre, est assez lourdaude (mais souvent les premiers titres des albums de Renaud sont assez lourdauds).
Pour le reste, les thématiques sont les mêmes, alternance de chansons rigolotes, de chansons de révolte, et de chansons sur sa fille (Elle a vu le loup, pas sûr de la pertinence de cette chanson) et ses amours, contrariées ou pas.
Quelques chansons réussissent à me toucher :
- Baltique, manifeste d'une fidélité d'un chien (ou d'un chanteur) à un président de la république aimé bien que décevant
- Mon bistrot préféré, ode à tous les artistes qui l'ont précédé et inspiré, est assez sympa, dans un esprit de nostalgie joyeuse, et, évidemment, toujours empreint d'alcool
Au final, cet album m'a au moins permis, dans la foulée de sa sortie, d'aller assister à mon seul concert de Renaud, au Zénith de Paris. Et heureusement, il n'y jouait pas que son dernier album...