Première approche sérieuse de Paramore pour ma part via leur troisième album, Brand New Eyes. Force est de constater que je tombe bien nez à nez avec ce que je m'attendais à découvrir. De Paramore, je ne connaissais que quelques petits extraits sonores, leurs visuels et différents groupes se revendiquant de leur influence. Force est de constater que l'ensemble réuni ne me donnait pas spécialement envie de m'y mettre. Mais avant de ne pas mourir idiot, je m'y suis quand même lancé avec Brand New Eyes.
Aucune surprise, je m'attendais à ce mélange sonore, empli d'un rock sous contrôle, avec des accents métal et airs un peu pop. Ne nions pas une certaine violence, mais ce qui m'énerve chez Paramore c'est ce sentiment parfait de limite, de contrôle. L'énervement semble programmer, préparer. C'est, ici, quelque chose de difficile à décrire. Je ne parle pas de hauteur de décibel, mais ce sentiment que le groupe fait « semblant » d'avoir de la rage, pour la balancer ainsi gratuitement. Pour prendre un groupe qui n'a rien à voir, c'est justement ce que je reprochais à Slipknot pour son All Hope is Gone, de simuler leur rage passé.
Paramore m'apparaît alors comme un groupe émo-rock, bien comme il faut, bien comme on leur dit d'être, de balancer le son et qui malgré une certaine authenticité n'a que peu de chose à me proposer de réellement constructif.
J'imagine déjà le fan énervé entrain de se dire qu'il va me bruler vivant. Je te rassure, mon ami, ce constat global est largement nuancé par plein de bonnes choses que j'ai découvert dans cet album. Je parlais d'une certaine authenticité, car, oui, je la trouve parfois présente. Parfois mal amenée comme dans Playing Good où j'ai l'impression de ne même plus être dans le même monde que celui dont il est fait écho. Mais il y a de l'intérêt c'est certain.
Étrangement, je reproche à l'album sa longueur, 44 minutes me paraissent beaucoup trop et surtout beaucoup 44 minutes trop répétitives. Pourtant, 12 pistes ce n'est pas la mort.
Il y a plusieurs idées très bonnes dans ce disques, différentes pistes qui, à défaut de me séduire à 100% le font à 80%. Je parlais de Playing God, elle n'est pas la seule. Ignorance ne me laisse que peu d'échappatoire et je reconnais clairement le coup de cœur. Brick my boring Brick est dans le même genre, particulièrement réussi, je suis totalement sous le charme du titre.
Turn it Off est aussi pas mal du tout et me séduit. Misguided Ghosts m'a beaucoup plus, de par sa différence avec le reste de l'album, qui donne de véritable nuances très très agréables.
Pour le reste, All I Wanted conclue relativement bien l'album, même si je suis très loin d'accrocher à fond. La piste bonus, Decode me laisse totalement de marbre. The Only Exception manque d'originalité et a beau se démarquer dans les sonorités du reste de l'album, je la trouve bien trop plate et transparente en réalité.
Le trio Feelin Sorry/Lookin Up/Where the Lines Overlap me paraissent presque interchangeables tant elles se confondent et se ressemblent, même si la dernière se démarque en étant moins réussie. Ces trois titres restent globalement oubliable. Il y a certes une vraie énergie qui veut réveiller, mais ça n'est pas inoubliable pour autant et, au contraire, rien ne reste réellement à l'esprit.
On aura remarquer que je ne parle pas de Careful, qui ouvre l'album. C'est bien simple, il s'agit de la plus mauvaise piste de l'album, selon moi. La raison principale est simple : elle est tape à l'oeil. Histoire d'ouvrir le bal et de dire qu'ils sont de vrais rockeurs Paramore en fait trois tonnes et ce morceau manque de sincérité au possible. La ligne de chant est bordélique au possible, foutant trois tonnes de nuances, laissant à peine le temps à l'instrumental de souffler. La batterie suit la même voie et ne donne vraiment aucun repos, sans groove, sans violence réelle, c'est de la gratuité de gros sons sans raisons. La basse s'impose sans délicatesse dans se bruit sans même chercher à s'unir à la batterie quand à la guitare, elle essaye de se faire une place comme elle peut. C'est véritablement de l'esbroufe sans intérêt que Careful.
Globalement, Careful représente bien, mais de manière exagéré certains problèmes de Paramore : l'ultra-présence de la voix, qui parfois encombrerait presque les morceaux ne les laissant, par moments, pas assez respirés (pas autant que dans Careful, je rassure). La guitare manquant de bonnes idées, finalement très bas de gamme dans ses compositions et la batterie qui en fait parfois trop. Cependant, je parle ici de défauts, car globalement, l'album est très écoutable (je suis d'ailleurs impressionné de voir la qualité du son de la basse, très très agréable).
Brand New Eyes fait son boulot, correctement. Clairement, il y a à redire, mais le disque est là et se laisse écouter.