La pop folk haute en couleur !
C'est l'une de mes plus belles découvertes musicales de l'année 2010. A l'époque, traînant dans les concerts de la ville de Lille, je m'étais enfin décidée à aller voir Yann Tiersen pour la promo de son album "Dust Lane". Grosse déception quand j'appris en arrivant dans la salle qui ne passerait qu'en troisième partie. Et comme toujours, les railleries fusent à ce moment-là : "C'est qui les artistes qui vont nous exploser les tympans avant ?"
Première partie moyenne donc (d’emblée, je n'attendais pas mieux pour la deuxième)... Viens la seconde partie... Sonorités d'une guitare acoustique avec une voix d'homme douce et profonde, un clavier résonnant en miroir, une flûte traversière timide mais s'accordant magnifiquement bien avec le reste de la composition, percussions énergique sans être bourrines... Bref. Une révélation musicale. Je voyais des bandes colorés autour de moi, mon cœur s'est allégé d'un coup, j'avais envie de courir dans les champs et crier une joie inexpliquée... C'était réellement un rêve éveillé. Alors j'ai écouté la discographie en privilégiant d'abord ce dernier album.
Moralité de l'histoire : ne jamais critiquer bêtement quand on ne connaît pas ; on peut toujours être surpris et, finalement, j'ai mille fois préféré Syd Matters que Yann Tiersen. Hé ouais.
Cet opus de Syd Matters est un petit bijoux de pop folk. Album planant aux "pluri-sonorités", on ne se lasse pas d'entendre la voix enivrante de Jonathan Morali et ces sons multicolores du clavier, guitares, percussions et autres instruments de ses acolytes. Ces multi-instrumentistes englobent avec délicatesse leurs textes dans un tourbillon d'harmonies vivifiantes. Ces compositions parfois mélancoliques, nous rappelant une promenade, un voyage, un moment qui nous a rendu heureux ou triste, sont, selon moi, toutes réussies. Syd Matters, grâce à leur poésie et sensibilité des textes, images et résonances a su nous envoyer à des années lumières nous faisant oublier la morosité du quotidien.