Brothers est le plus grand succès des Black Keys, le moment où le grand public les a découvert. Ils avaient déja commencé à s'éloigner de leur son blues rock répétitif sur l'album précédent, "Attack And Release", avec des ballades et un son plus psychédélique et original, et ils perfectionnent ici ce style en voguant librement entre le blues rock pur et la soul 60's (le fabuleux "Never Gonna Give You Up" qui détonne vraiment des autres titres du disque). La guitare de Dan Auerbach est toujours aussi généreuse en riffs délicieux, et sa voix est ici à son meilleur : plus claire et plus émotive qu'à leurs débuts, et moins fatiguée que sur Turn Blue ou Let's Rock.
Et quel début d'album ! "Everlasting Light", "Next Girl" (chanson préférée de l'album pour ma part), "Tighten Up" (leur premier hit), "Howling For You" et "She's Long Gone". C'est même presque dommage que tous les meilleurs morceaux aient été concentrés dès les premières minutes, car ensuite on se retrouve avec un léger ventre mou (tout est relatif) avant la douceur des derniers titres.
Le petit reproche qu'on peut faire aux Black Keys ? Comme la plupart du temps, leurs paroles sont très (trop) simples car parfois improvisées (on peut par exemple citer le autrement très bon "I'm Not the One" : "And you know, your daddy knows and your mama knows that's wrong...").
Cet album est la parfaite combinaison de leur son gritty blues/rock original et la pop/rock d'El Camino qui leur est souvent (a tort) reproché. Un des meilleurs albums de cette dernière décennie, à écouter et réécouter à volonté.