Dissipons tout de suite les malentendus : oui, la voix "à l'hélium" de Guy Garvey évoque Sting, tandis que certaines sonorités inventives des chansons de Elbow rappellent le travail des premiers albums de Peter Gabriel. Pire, le déchirement émotionnel de certains morceaux ont des réminiscences de Peter Hammill / VDGG (d'ailleurs, "build a rocket..." a été partiellement enregistré à Bath !). Pourtant, le vilain spectre du "classic rock", ou pire, du "prog rock" est instantanément dissipé par la stupéfiante légèreté de cette musique, jamais emphatique, jamais crâneuse, toujours simplement et purement "pop" au sens le plus juste du terme. Et par l'incroyable émotion qui se dégage de l'alchimie parfaite entre les boucles envoûtantes de claviers, guitares et percussions, et les mots magiques de Guy (chaque chanson de cet album à l'intimisme poignant a son lot de phrases merveilleuses...). Elbow, tout proche du pinacle du rock du XXIè siècle, aux côtés d'Arcade Fire ? Ça ne paraît plus impossible...! [Critique écrite en 2011]