Necropsy est un nom qui est sans doute familier aux fanatiques de death old school et aux archivistes des démos, EP et splits des années 90.
En effet, le groupe finlandais, fondé en 1987 d’abord sous le nom d’Anxiety par Janne Kosonen et Aatu Holma, a pas mal sévi durant sa première incarnation jusqu’en 1993 avec pas mal de démos, gagnant en qualité à chaque sortie. Hélas, ce groupe fait partie de ces nombreuses formations dont le potentiel ne fut jamais confirmé par la sortie d’un album durant les années de l’explosion du genre death metal. On note tout de même le très bon EP Never To Be Forgotten (1992) et le split avec Demigod (1992), sorties vinyles de chez Seraphic Decay qui sont aujourd’hui rares et chères.
Mais c’est sans compter sur la détermination de Janne Kosonen et de son frère Tero (vocaliste du groupe à partir de 1991) qui réunissent un nouveau line-up avec Aatu Holma (parti à nouveau en 2011) en 2008. S’ensuit l’enregistrement d’un premier album presque vingt-cinq ans après la création du groupe, le sobre et discret Bloodwork sorti chez Tritonus en 2011. Et là, force est d’admettre que les vieux briscards du death finlandais n’ont rien perdu de leur verve d’antan, livrant un album d’excellente facture avec un riffing tranchant et ultra efficace soutenu par un son propre et puissant, sans aucun artifice ni fioriture, comme en témoigne le design épuré de la couverture.
L’aventure Necropsy ne s’arrête pas là, puisque le groupe a continué son bonhomme de chemin en sortant un EP, le très bon Psychopath Next Door (court mais meurtrier au même titre que l’album qui précède). En même temps, les anciennes sorties du groupe ont fait l’objet d’une compilation triple CD chez Century Media – que je vous recommande vivement.
Et voici donc ce dernier Buried In The Woods, sorti sur l’excellent label espagnol Xtreem.
Comme on pourrait s’y attendre, Necropsy reprend les choses telles qu’elles étaient sur les sorties précédentes : on a donc droit à du death metal pur et dur, avec des compos efficaces et sobres, dotées d’une technique tout à fait dans l’air du temps pour le style pratiqué, ce sans que le groupe renie ses origines old school.
L’enregistrement a eu lieu au Petrax à Hollola avec l’ingénieur Aksu Hanttu, plus habitué à produire des groupes comme Korpiklaani ou son propre groupe de metal gothique Entwine que du death metal. Il n’empêche que le résultat est bluffant et ne fait pas pâle figure face au travail des spécialistes du style.
Piste après piste, Necropsy balance du lourd, avec un riffing incisif soutenu par une section rythmique précise et variée. A côté de ça, Tero Kosonen grogne avec son growl à décoller la tapisserie, linéaire mais tout aussi imposant.
Les Finlandais ne font absolument pas dans le démonstratif et leur intention n’a jamais été d’essayer de copier ce qui se faisait autour d’eux. Comme on avait pu le constater sur le split avec Demigod, ils n’ont jamais eu vocation à faire dans un death atmosphérique et doomy, marque habituelle de la scène finlandaise des premières années. Leurs compos sont plutôt dynamiques et accrocheuses.
Néanmoins, on note quelques passages doomy éparses, l’exemple le plus représentatif étant le dernier morceau de presque sept minutes, qui termine l’album sur une note plus atmosphérique avec son orgue lugubre en fin de morceau.
A l’instar d’autres vieux groupes old school revenus d’entre les morts (citons par exemple Morgoth et son récent Ungod), Necropsy continue à faire ce qu’il sait faire de mieux, en ayant trouvé sa place au sein d’une scène revival old school pourtant chaque jour plus saturée.
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